Le géant européen de l’acier ArcelorMittal a annoncé lundi avoir cédé pour 740 millions d’euros d’actifs au britannique Liberty House, dans le cadre d’un plan de cessions proposé en 2018 à la Commission européenne après le rachat du groupe sidérurgique italien Ilva.
La transaction concerne les sites d’ArcelorMittal à Galati (Roumanie), Ostrava (République Tchèque), Skopje (Macédoine), Piombino (Italie), Dudelange (Luxembourg), ainsi que certaines lignes de production à Liège (Belgique), selon un communiqué d’ArcelorMittal.
ArcelorMittal a annoncé avoir déjà reçu au 28 juin 610 millions d’euros de produit de ces cessions. Il va devoir déposer 110 millions d’euros sous séquestre afin de permettre à l’acquéreur de financer certains projets dans le cadre de la procédure d’approbation de l’opération par l’UE.
À la tête d’un consortium composé également de la Caisse italienne des dépôts (CDP) et de la banque Intesa Sanpaolo, ArcelorMittal doit acquérir l’italien Ilva pour 1,8 milliard d’euros. Lourdement endettée et au bord de l’asphyxie financière, Ilva, qui s’est spécialisée dans la production d’acier plat au carbone, a été placée sous tutelle par l’État italien début 2015 puis nationalisée, avant que ne soit lancée début 2016 une procédure pour trouver un repreneur.
10,7% de croissance de chiffre d’affaire
Dans le cadre de son rachat par ArcelorMittal, la Commission européenne s’était inquiétée des effets de cette opération sur la concurrence en Europe, et le géant de la sidérurgie avait accepté de céder plusieurs actifs. ArcelorMittal, présent dans 60 pays, a réalisé un chiffre d’affaires de 76 milliards de dollars en 2018, en croissance de 10,7%.
Le groupe a annoncé fin mai de nouvelles mesures de réduction de sa production d’acier brut en Europe en raison de la faiblesse de la demande et du niveau élevé des importations.
Les emplois de Dudelange « pas menacés » d’après Schneider
Dans une réponse à une question adressée par le député DP Gusty Graas, le Vice-Premier ministre et ministre de l’Economie Etienne Schneider affirme avoir rencontré les dirigeants de Liberty House lors de leur inspection des installations dudelangeoises. « Aucun élément en ma possession ne prédit à ce stade une quelconque mise en péril des emplois à Dudelange », précise le ministre.
Concernant les sites de Belval et Differdange, il ajoute que « ArcelorMittal a annoncé un projet de transformation complet visant à renforcer la compététivité et la rentabilité à long terme des sites Belval et Differdange. (…) Le projet ne comporte pas de fermeture d’usine ni (…) de licenciement ni aucune mesure sociale particulière ».
LQ/AFP