L’annonce du plan social chez le géant des satellites luxembourgeois prend une nouvelle tournure : alors que les négociations avancent sur le fond, avec notamment une réduction du plan initial, sur la forme, des délégués du personnel sont visés… une règle d’or est franchie, qui vise normalement à maintenir une totale liberté d’action des premiers de cordées sur le front social.
En un premier temps, en mai, SES a annoncé licencier 10 à 15% de ses effectifs au niveau mondial et le siège social de l’entreprise situé au Luxembourg ne devait pas être épargné. Sans communiquer plus amplement, l’OBGL annonce ce jeudi que le nombre de licenciement envisagé a déjà baissé. Une bonne nouvelle, donc.
Mais on est loin de la fin de la bataille. Tout d’abord, car les politiques ne se positionnent pas assez, selon le syndicat, « alors que l’état détient 33,33 % des droits de vote au sein du Conseil d’administration de SES ». Un débat a tout de même eu lieu à la Chambre des Députés, suite à une question parlementaire du député Laurent Mosar.
Surtout, la direction franchit une ligne rouge de la lutte sociale : plusieurs délégués du personnel figurent sur la liste du plan social, dont des présidents de délégation. « Pour rappel, un délégué du personnel, élu démocratiquement par les salariés pour défendre les intérêts du personnel, est protégé contre le licenciement pour pouvoir librement exercer son mandat », précise l’OGBL. Attention, terrain miné !
Hubert Gamelon