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Secteur bancaire luxembourgeois : robuste et en croissance


Les secteurs de l'immobilier et de la construction souffrent particulièrement cette année. (François Aussems)

Pour l’agence de notation Moody’s, l’économie luxembourgeoise se porte bien, notamment grâce à son secteur bancaire solide.

Dire que l’économie du pays est sur une bonne tendance n’est pas une surprise en soit, dans la mesure où le Luxembourg a obtenu en août dernier la meilleure appréciation des agences de notation, à savoir le fameux «triple A». Mais Moody’s a encore souligné cette bonne santé économique dans ses dernières publications en qualifiant l’économie du Grand-Duché comme étant «robuste», «affichant un rythme supérieur à la moyenne européenne».

Dans son analyse, l’agence de notation écrit que «la croissance du PIB réel atteindra 2,4 % en 2019/2020, soit un niveau comparable à celui de 2018 et bien supérieure à la croissance moyenne de la zone euro, estimée à 1,2 % sur la même période». Concernant le secteur bancaire, celui-ci devrait tirer profit du Brexit puisque que Moody’s précise que «la forte expansion du secteur financier, résultant en partie de la délocalisation de services financiers du Royaume-Uni en préparation du Brexit, et une croissance démographique soutenue soutiendront la consommation intérieure, les investissements étrangers et l’emploi».

Des banques solides

Si les grandes banques du pays n’ont pas cessé de se plaindre, tout au long de l’année, de la problématique d’un environnement de taux bas et du coût des dépôts auprès de la Banque centrale européenne, elles semblent pour autant avoir des bases solides.

Même si Moody’s ne cache pas que la rentabilité des banques est mise à mal, notamment par la faiblesse des marges d’intérêts nettes mais également par une augmentation des coûts. Ces derniers proviennent d’une augmentation des charges d’exploitation, des investissements informatiques, de l’indexation des salaires et de l’éternelle hausse des coûts de réglementations.
Pour autant, l’agence de notation souligne par la voix d’Olivier Panis, analyste senior en son sein que «la situation des banques au Luxembourg est bien meilleure que d’autres en Europe, notamment au niveau de la capitalisation, et les réserves de fonds propres détenues par les banques luxembourgeoises comptent parmi les plus élevées de la zone euro».

L’endettement des ménages à surveiller

Le secteur bancaire et celui de l’immobilier sont également très liés dans la mesure où la grande majorité des ménages a besoin d’un crédit pour financer l’achat d’un bien.

Pour Moody’s, la hausse des prix du logement et de la dette des ménages reflète des «déséquilibres entre croissance démographique et offre de logements». Une situation qu’il faut tenir à l’œil, même si Olivier Panis s’est voulu rassurant : «C’est une situation que l’on retrouve en Belgique et dans les pays du Nord. C’est vrai qu’une augmentation des prix du logement peut déboucher sur un scénario préoccupant, surtout si la dette des ménages continue d’augmenter. Mais nous n’en sommes pas encore à ce stade au Luxembourg. À titre comparatif, la dette des ménages est de 66 % du PIB, alors qu’aux Pays-Bas elle est à plus de 100 %. De plus, les ménages luxembourgeois disposent d’actifs importants (épargne et divers investissements), atténuant les risques liés à la hausse de l’endettement des ménages.»

Une analyse rejoignant celle de l’OCDE, qui dans son dernier rapport sur le Luxembourg avait souligné la nécessité de rendre «plus efficace et plus équitable le marché du logement».

Jeremy Zabatta