En France, les stations de lavage automobile ont demandé, ce mardi, des mesures « plus progressives » face à la sécheresse que la simple interdiction des lavages. Leur organisation Mobilians demande que « les autorités prennent en compte les spécificités des centres de lavage automobile et mettent en place des mesures de restriction plus progressives ».
« Les stations de lavage pourraient être autorisées à continuer leur activité à condition d’adopter des mesures de gestion de l’eau plus économes, telles que la mise hors d’usage des programmes les plus consommateurs d’eau ou l’utilisation de systèmes de recyclage de l’eau », a proposé Mobilians dans un communiqué. À l’été 2022, près de 90% des 12 000 points de lavage français ont été fermés pendant plusieurs semaines au moins, selon leur organisation, Mobilians.
Et les premières interdictions de lavage pour 2023 ont déjà été édictées après un hiver très sec. Six départements français sont actuellement en alerte ou alerte renforcée sécheresse, partiellement ou en totalité. Dans les zones concernées, le lavage des véhicules est de facto interdit, sauf pour les véhicules d’urgence ou dans les rares stations équipées de systèmes de recyclage.
Mobilians demande également la création d’un « fonds de compensation » pour les pertes subies par les centres de lavage automobile en raison des fermetures administratives. « Alors que certaines autres activités économiques fortement consommatrices d’eau bénéficient de dérogations leur permettant de maintenir leur activité, ce fonds s’inscrirait dans une logique de solidarité et permettrait de ne pas freiner l’installation de systèmes de recyclage dans les centres de lavage, faute de ressources financières », explique Mobilians.
L’organisation propose également la création d’un label « Consommation d’eau maîtrisée » permettant l’information des automobilistes sur les performances en matière de consommation d’eau et de dépollution des installations professionnelles, afin de créer une émulation positive et vertueuse au sein du métier. Les laveurs de voitures se voient comme des boucs émissaires et essaient de défendre leur rôle dans la « dépollution du parc automobile ».
« Nous comprenons la nécessité de prendre des mesures pour réduire la consommation d’eau pendant les périodes de tension hydrique, mais nous demandons une approche plus nuancée et plus juste qui tienne compte des spécificités et de la fonction de dépollution de notre secteur d’activité », a déclaré Jean-Luc Cottet, président du secteur « métier du lavage » au sein de Mobilians.
Lors de la dernière sécheresse estivale, le gouvernement avait pris un certain nombre de mesures pour limiter l’utilisation de l’eau. Au chapitre, « lavage des véhicules », il précisait : « Laver sa voiture chez soi est une activité très gourmande en eau et fortement déconseillée pendant les périodes de sécheresse. Cependant, l’on peut sans problème utiliser les stations de lavage professionnelles. Celles-ci fonctionnent en circuit fermé et « recyclent » l’eau. »