Les cours du pétrole poursuivaient leur hausse mardi, remontant toujours leurs plus hauts du début d’année dernière, tirés par un cocktail de nouvelles haussières que ce soit du côté de l’offre ou de la demande.
Mardi matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 0,38% à Londres par rapport à la clôture de lundi, à 60,79 dollars. Le baril américain de WTI pour le mois de mars s’appréciait dans le même temps de 0,31% à 58,15 dollars. Le Brent reste sur une impressionnante série de sept séances consécutives de hausse, le WTI a quant à lui bouclé lundi sa sixième.
Les deux contrats de référence en Europe et aux États-Unis se sont appréciés d’environ 20% depuis le début de l’année et retrouvent des prix respectivement plus vus depuis le 24 et le 21 janvier 2020, avant que la pandémie ne les précipite dans l’abîme.
« Nouveau jour, nouveau sommet : aujourd’hui ne fait pas exception », note Eugen Weinberg, analyste de Commerzbank.
Un marché optimiste, comme en 2008
Le pétrole brut « accroît ses gains, stimulé par les réductions d’approvisionnement des principaux producteurs, une discipline stricte (de respect des quotas) et l’espoir de nouvelles mesures de relance économique aux États-Unis », a listé Avtar Sandu, de Phillip Futures. L’analyste fait référence à la politique de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qui a réduit fortement sa production d’or noir depuis le printemps dernier, et s’astreint toujours collectivement à une coupe de quelque 7 millions de barils quotidiens.
Et le marché surveille de près les négociations aux États-Unis où le gouvernement de Joe Biden compte passer un plan massif de 1 900 milliards de dollars au plus vite pour permettre une relance rapide de l’économie et dont le marché du brut pourra bénéficier. « Un dollar plus faible a également contribué à l’appréciation des prix », selon Avtar Sandu.
« Tout le monde sans exception : analystes, chercheurs, banques d’investissement, fonds spéculatifs… brossent un tableau positif pour les mois à venir », a rapporté Tamas Varga, de PVM, se souvenant que « la dernière fois que le marché pétrolier était aussi optimiste, c’était probablement en 2008 ». Le cours du Brent avait alors dépassé 140 dollars le baril pendant l’été puis s’était effondré, emporté par la crise financière.
LQ/AFP