ArcelorMittal a annoncé vendredi un accord pour l’investissement d’environ 1 milliard d’euros par l’Etat italien dans sa filiale qui avait repris les activités de l’ex-Ilva, ses hauts-fourneaux et ses milliers d’emplois en Italie.
Cette opération permet au gouvernement italien d’éviter une catastrophe industrielle et sociale et au géant de la sidérurgie de maintenir un contrôle partiel sur la production d’acier en Italie.
ArcelorMittal avait annoncé en 2018 le rachat de l’aciérie italienne en grandes difficultés Ilva, puis annoncé un possible retrait en 2019 avant de trouver un pré-accord avec le gouvernement italien.
L’opération, annoncée vendredi dans un communiqué du groupe, prévoit une augmentation de capital d’AM InvestCo, la filiale d’ArcelorMittal qui rachète les restes d’Ilva, l’ensemble devant aboutir, en mai 2022, à « un partenariat public-privé ». Dans ce cadre, la société publique d’investissement italienne Invitalia va investir environ un milliard d’euros.
Un premier investissement de 400 millions d’euros d’ici fin janvier, puis une seconde tranche pouvant aller jusqu’à 680 millions – soumise à conditions – doit déboucher en 2022 au contrôle à 60% d’AM InvestCo par Invitalia. « Dès le premier investissement », la gouvernance d’AM InvestCo « serait basée sur les principes d’un contrôle partagé » entre Invitalia et ArcelorMittal, qui précise investir 70 millions d’euros pour maintenir 40% des parts.
Longue série de déboires
AM InvestCo reprend les activités de l’ex-Ilva, placé sous administration judiciaire après une série de déboires financiers et judiciaires depuis 2015.
La future entité, qui reprend l’important et très pollué site de Tarente, compte investir dans la production d’acier « bas-carbone » et vise une production de 8 millions de tonnes en 2025. Cette ambition « implique une série d’aides publiques, notamment le soutien public à l’emploi, déjà en place », précise le communiqué.
ArcelorMittal, selon son plan présenté en juin, doit supprimer (ou laisser au chômage technique) environ 5 000 postes, sur les 11 000 salariés environ que compte Ilva en Italie. Le géant mondial de l’acier avait proposé de reprendre les activités d’Ilva à Tarente en 2018, avant d’annoncer un rétropédalage en novembre 2019 à la suite du retrait d’une protection pénale en matière d’environnement pour les gérants du site de Tarente, en voie de dépollution. Ce retrait avait provoqué un tollé en Italie en raison de craintes pour l’emploi – 8 000 personnes environ sont employées à Tarente – ce qui avait conduit le gouvernement Italien à s’impliquer directement.
L’accord est conditionné à un assouplissement des impératifs environnementaux et à la levée des saisies judiciaires sur le site de Tarente.
LQ/AFP