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Remplacer les ambulances par des drones


Le drone biologistique de Flash Europe sera équipé d'un sac isotherme assurant une température adéquate aux produits de santé transportés. (photo Flash Europe)

À l’heure où le réseau routier fait face à ses limites, le transport d’urgence commence à réfléchir concrètement à l’utilisation de drones pour sauver des vies. Telle est la folle ambition de Flash Europe International, une société numéro un dans le secteur de la logistique premium urgente dont le siège est implanté à Contern, au Luxembourg.

À travers son département Flash Biologistic, Flash Europe s’est associé au consortium «Drones for Life», un groupement de spécialistes de la santé, de la technologie et du développement, formé pour acheminer des drones transportant des échantillons biologiques, c’est-à-dire des échantillons de sang, d’organes, et autres produits de santé. Ce nouveau projet innovant sera dans trois semaines en phase de test interne au Luxembourg avant une phase de test ouverte à la presse dans la région de Bordeaux, en France.

Avant d’aborder le projet en lui-même, il est utile de comprendre comment Flash Europe en est arrivé à entreprendre un tel projet, qui à première vue pourra révolutionner le transport de produits de santé dans un avenir très proche.

Spécialisé dans le secteur du transport d’urgence de produits sensibles de santé, Flash Biologistic a déjà créé le premier véhicule équipé d’une solution de refroidissement brevetée avec trois compartiments de température indépendants les uns des autres, afin de pouvoir transporter, par exemple, un organe et des échantillons de sang d’un laboratoire à un hôpital en un temps record, le tout sans se soucier des divers péripéties qu’un transporteur peut rencontrer sur la route.

Un drone entièrement automatisé

« Transporter un produit de santé sensible en milieu urbain, même sur une petite distance, peut très vite prendre de longues minutes. Le drone biologistique permettra de gagner du temps et plusieurs de nos clients sont déjà intéressés, ce qui montre la pertinence de notre projet. En plus, d’un point de vue financier, cette solution sera beaucoup moins chère », explique Diego Cerutti, responsable du département recherche et développement de Flash Europe.

Il faut bien comprendre également que le transport de ces produits de santé, qui ont parfois un caractère vital, est soumis à une importante contrainte de temps et est très sensible à la température. « Il y a des contraintes, mais nous nous appuyons sur notre expérience en termes de transport urgent pour apporter une valeur ajoutée au projet », souligne Diego Cerutti.

En ce qui concerne le pilotage de ce type de drone, nul besoin d’un pilote armé d’une télécommande comme pour les drones que l’on peut trouver dans le commerce. Ici on parle de haute technologie. Le drone biologistique sera entièrement automatisé. « Ces drones seront pilotés de manière automatisée. Ils suivront un couloir aérien prédéfini en fonction des donnés de longitude et de latitude auxquelles ils seront soumis, le mieux étant une ligne droite », précise Diego Cerutti.

La sécurité du transport fait l’objet d’une réelle attention. Le responsable du projet, qui a été développé par des ingénieurs issus de l’aviation, affirme que « comme sur un avion qui peut voler même avec une avarie sur un de ses moteurs, nos drones pourront voler même si un des moteurs tombe en panne ».

Le principal souci reste actuellement d’obtenir des autorisations de vol auprès des autorités compétentes. Si des discutions sont déjà en cours avec l’Aviation civile, la généralisation de ce type de transport va poser plusieurs questions auxquelles il faudra impérativement répondre pour assurer la viabilité et la généralisation du processus, comme déterminer les couloirs aériens dédiés aux drones ou encore la construction d’infrastructures à l’instar des plateformes sur les hôpitaux ou les laboratoires.

Jeremy Zabatta

Adapter la loi

Actuellement, la direction de l’Aviation civile luxembourgeoise (DAC) travaille sur une législation nationale afin de spécifier le cadre juridique lié à l’utilisation des drones. Pour le moment, et en l’absence d’une réglementation particulière, toute activité liée à l’utilisation d’un drone est soumise à une autorisation préalable de la DAC et de l’administration de la Navigation aérienne (ANA).