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Que visent les sanctions existantes de l’UE contre la Russie ?


Vladimir Poutine est fermement décidé à ne pas reculer. (photo AFP)

L’Union européenne a proposé vendredi un 19e train de sanctions contre la Russie, qui devrait allonger la liste des quelque 2.500 personnes et entités déjà ciblées pour leur soutien à l’invasion de l’Ukraine.

Ces mesures, qui ont commencé en 2014 après l’annexion de la Crimée, prennent la forme de gels d’avoirs, restrictions financières, interdictions de voyager ou embargos commerciaux.

Si l’UE cherche ainsi à rendre coûteux un soutien au Kremlin, la « défection » d’une partie de la « classe dominante » russe ne se produira pas « tant que les rétributions de la loyauté priment sur le risque et les coûts potentiels d’une défection », considère Victor Violier, chercheur à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (Irsem).

Panorama des 1 899 personnes et 635 organisations déjà sous sanctions :

Cercle rapproché de Vladimir Poutine

Le président russe et son entourage sont les premiers visés, comme ses filles supposées, Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, et Anna Tsiviliova, vice-ministre de la Défense et présentée comme sa cousine.

D’autres parents de figures proches du pouvoir sont également touchés, à l’image d’enfants du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov ou de la famille d’Evguéni Prigojine, défunt chef du groupe Wagner.

Sont également sanctionnés vingt membres du conseil de sécurité de la Fédération de Russie, organe consultatif présidé par Vladimir Poutine où siègent quelques-uns de ses plus fidèles collaborateurs, notamment l’ex-président Dmitri Medvedev, le Premier ministre Mikhaïl Michoustine, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le chef d’état-major Valéri Guérassimov ou l’ancien ministre de la Défense Sergueï Choïgou.

Appareil politique

La quasi-totalité des quelque 450 députés de la Douma, chambre basse du Parlement russe, dont son président Viatcheslav Volodine, est ciblée. Seule une douzaine de députés récemment élus ne figure pas sur la liste.

S’ajoutent plus de 700 responsables politiques, administratifs ou régionaux russes, bélarusses ou ukrainiens.

Ce groupe inclut les organisateurs de référendums et élections dans les territoires ukrainiens occupés, dénoncés par l’Occident comme des simulacres, ainsi que des fonctionnaires soupçonnés d’être impliqués dans l’enlèvement d’enfants ukrainiens.

Militaires et paramilitaires

Quelque 275 responsables militaires et cadres sécuritaires, associés en particulier aux crimes et combats en Ukraine, sont sanctionnés.

Parmi eux, 43 hommes de la brigade accusée d’avoir commis des atrocités sur des civils à Boutcha (Ukraine) en 2022, avec à sa tête Azatbek Omurbekov, surnommé le « boucher de Boutcha » et décoré en Russie. Ou 27 soldats de la division ayant bombardé l’hôpital pour enfants Okhmatdyt à Kiev en 2024.

Officiers du renseignement militaire russe, cadres bélarusses ou membres de milices agissant à l’est de l’Ukraine complètent cette catégorie.

Entreprises et médias

L’UE cible également près de 350 oligarques et cadres d’entreprises jugées stratégiques. Roman Abramovitch et d’autres magnats de l’énergie, de l’acier ou de la finance sont concernés, ainsi que des dirigeants de médias soutenant le pouvoir, comme Margarita Simonian, rédactrice en chef de la chaîne RT.

L’ex-président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch (2010-2014) et son fils Alexandre, actifs dans l’économie du Donbass, sont aussi visés.

Bruxelles sanctionne aussi directement environ 500 entreprises russes dans des secteurs variés: banques, médias, armement, aviation, énergie, en épargnant toutefois quelques mastodontes comme Rosatom, qui approvisionne en uranium plusieurs pays occidentaux.

Soutiens étrangers

Les sanctions ne se limitent pas à la Russie. Une centaine de firmes étrangères, dont le constructeur de drones iranien HESA, des sociétés de technologie en Chine ou en Israël, des entreprises impliquées dans le contournement des sanctions contre le pétrole russe ou le site web Voice of Europe, basé en République tchèque, sont aussi sanctionnés.

Parmi les personnes étrangères visées figurent 19 responsables iraniens, dont des cadres des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du pays, six Syriens impliqués dans le recrutement de mercenaires ou cinq responsables nord-coréens, dont le ministre de la Défense, en raison de l’envoi de troupes en Ukraine. Également trois chefs d’entreprises chinoises accusés d’aider le complexe militaro-industriel russe, en fournissant notamment des images satellites ou en contournant les embargos.

Enfin, quelques individus isolés, comme un capitaine indien ou un homme d’affaires néerlandais ayant transporté ou négocié illégalement du pétrole russe.

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