Avec 464,4 millions d’euros de chiffre d’affaires au 30 juin 2019, le résident du Crystal Park à Gasperich affiche une croissance de 4,21 % sur un an. «Dans le contexte actuel, nous avons fait une bonne année», affirme John Parkhouse, le directeur général du cabinet.
Dans le détail, c’est le département «audit» qui affiche le meilleur résultat avec 143,50 millions d’euros de chiffre d’affaires et une croissance de 8 %, alors que le métier de «conseil» signe un résultat de 11,17 millions d’euros, soit une croissance de 5 %. Enfin, le métier «tax» (fiscalité) affiche un recul de 2 % pour 154,82 millions d’euros de chiffre d’affaires.
«Ce recul masque notre bonne année dans le métier fiscal», a souligné Gérard Cops en charge du département Tax, avant de préciser : «Nous avons pâti de notre très fort positionnement dans certains secteurs comme la fiscalité. Cela a eu un impact négatif sur nos résultats, avec notamment la disparition de la déclaration fiscale allemande pour les fonds communs de placement et les travaux liés à la directive MiFID II, deux domaines dans lesquels nous avons accompagné nos clients avec beaucoup de succès précédemment. Nos principaux services de conseil fiscal ont connu une croissance d’environ 7 %, reflétant la volonté des clients de restructurer leurs activités pour s’adapter à l’évolution du contexte fiscal qui change très rapidement.»
«Améliorer les compétences»
Au-delà de ses résultats, le cabinet d’audit a insisté sur un nouveau programme visant à améliorer les compétences de ses collaborateurs, notamment dans le domaine digital et la technologie. «C’est un programme mondial qui vise à améliorer les compétences de nos salariés. Au niveau mondial, cela va représenter un coût de trois milliards d’euros sur quatre ans afin d’améliorer les compétences de 275 000 employés», a expliqué John Parkhouse.
Au Luxembourg, tous les salariés en profiteront, même si pour le moment le cabinet n’a pas encore déterminé le coût du programme au sein du Crystal Park. «Notre programme ne porte pas uniquement sur la nécessité d’améliorer les compétences digitales de nos salariés, mais aussi sur celle de voir quels sont les métiers d’aujourd’hui et les métiers de demain dans nos secteurs, affirme Anne-Sophie Preud’homme, la cheffe des opérations à PwC Luxembourg. Il y a effectivement de plus en plus de digital dans nos métiers, mais dans certains cas, nous voyons que certains métiers n’existent plus et qu’il faut se reconvertir.»
François Génaux, en charge de la partie «Conseil» du cabinet, précise : «Par exemple, si l’on prend les auditeurs, historiquement, nous embauchons des comptables. Demain, nous allons plutôt recruter des data analystes, c’est-à-dire des personnes qui seront là pour interpréter de la donnée et justifier des contrôles qui auront été automatisés et développés par de la technologie. Donc, des profils purement économistes ou financiers ne suffiront plus pour être capable de gérer cette future façon de travailler. On parle de blockchain et de cryptomonnaie. Nous n’arriverons pas à auditer des sociétés qui travaillent avec ces technologies si nous ne formons pas nos collaborateurs aux nouvelles technologies, même pour ceux qui sont récemment diplômés. Ce programme va nous servir à préparer l’avenir.»
La barre des 3 000 employés
Le cabinet d’audit continue également de croître au Luxembourg. Actuellement, avec 2 764 salariés, PwC est déjà le plus grand cabinet du pays. Il ambitionne de passer très rapidement au-delà des 3 000 personnes. «Au 1er janvier, nous serons 3 019 personnes, fait savoir Rima Adas, numéro deux de PwC Luxembourg. Il faut évidemment prendre en compte une rotation de nos effectifs importante, de l’ordre de 17 % cette année, mais nous souhaitons continuer à croître. Le défi est de garder nos gens, de les former et leur offrir des perspectives au sein de notre société et de notre réseau.»
Il faut dire que, cette année, plusieurs entreprises qui se sont implantées au Luxembourg dans le cadre du Brexit ont pioché dans les effectifs des Big Four et de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) pour recruter, ce qui a eu pour effet d’accroître le taux de rotation des effectifs dans les cabinets d’audit.
Après avoir longtemps œuvré pour améliorer son image à la suite du scandale LuxLeaks, PwC Luxembourg souhaite regarder vers l’avenir en travaillant sur les métiers et les compétences de ses effectifs afin d’assurer son avenir. Le cabinet entend aussi poursuivre ses investissements dans la technologie mais également dans son environnement de travail en proposant non seulement du télétravail à ses salariés, mais également des espaces de bureaux détachés en dehors de la capitale.
Jeremy Zabatta