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Près d’un employé résident sur deux occupe un poste inadapté à ses compétences


Le Statec livre ce jeudi matin les derniers chiffres sur l'emploi salarié. (illustration archives Didier Sylvestre)

Comme chez ses voisins allemand et français, le Luxembourg compte près d’un employé résident sur deux dont les compétences ne correspondent pas au poste occupé.

L’étude (rapport complet en ligne) menée par deux chercheurs du LISER, Laetitia Hauret et David Marguerit, révèle qu’en 2015, 46% des employés résidents avaient des compétences en inadéquation avec leur poste. Un niveau similaire la France et l’Allemagne (45%), mais plus élevé qu’en Belgique (40%).

Si l’inadéquation des compétences concerne principalement des employés sur-qualifiés pour leurs fonctions, cette catégorie s’est réduite depuis 2005 tandis que la part des employés sous-compétents progresse. L’étude estime que ce déséquilibre entre compétences et travail effectué pèse tant sur la motivation et l’implication des salariés que sur leur rémunération. « À l’échelle de la société, cela réduit la capacité de production d’une économie », notent les chercheurs.

Au Luxembourg, ces travailleurs se déclarent moins satisfaits de leur emploi. Contrairement à la France et la Belgique toutefois, « il ne semble pas y avoir de lien entre niveau de salaire et sentiment d’inadéquation des compétences au Luxembourg ».

Renforcer les politiques publiques

Le LISER souligne que des mesures ciblées ont déjà été mises en place par le gouvernement pour réduire l’inadéquation des compétences (congé individuel de formation, digitalisation, etc.). « Cependant, le Luxembourg aurait intérêt de renforcer ses politiques publiques dans ce domaine » pour éviter de creuser davantage l’écart.

L’institut dégage trois pistes essentielles : identifier précisément les compétences recherchées par les employeurs, orienter au mieux l’offre de formations initiales et continues, et guider les individus dans leurs choix de formation. Le LISER a d’ailleurs développé un programme de recherche en ce sens.

A noter que la Commission européenne s’est saisie de la question en juillet en lançant une nouvelle stratégie au double objectif « d’améliorer les compétences existantes et de former la population à de nouvelles compétences ».

LQ