Le président russe, Vladimir Poutine, et le ministre allemand de l’Économie, Peter Altmaier, ont inauguré mercredi près de Moscou la première usine du constructeur automobile Mercedes-Benz en Russie, affirmant qu’il était possible de « développer les relations économiques » malgré les sanctions.
Cette usine est « la preuve que la Russie et l’Allemagne peuvent bien davantage développer leur coopération », a déclaré Peter Altmaier lors d’une cérémonie. « Bien sûr, nous devons résoudre nos problèmes politiques, nous devons faire en sorte que soit mis un terme aux conflits. Mais nous devons en parallèle développer ces relations économiques », a ajouté le ministre allemand.
« Une Russie prospère est dans l’intérêt d’une Allemagne prospère », a-t-il conclu, félicitant la Russie « pour le grand succès économique atteint dans les dernières années ».
De son côté, Vladimir Poutine a assuré que la Russie « soutiendrait toujours des projets de cette nature, réalisés par les compagnies russes comme par nos partenaires étrangers ».
Mercedes-Benz avait lancé en 2017 le chantier de cette nouvelle usine à Essipovo, 50 kilomètres au nord-ouest de Moscou, représentant un investissement de plus de 250 millions d’euros.
La marque haut de gamme du groupe Daimler, qui assemblait essentiellement des véhicules utilitaires en Russie, va produire des véhicules légers (la berline Classe E et des tout-terrain) dans cette usine qui doit employer près de 1 000 personnes.
61,9 milliards d’euros d’échanges en 2018
Le marché russe se remet pourtant difficilement de quatre ans de crise de 2013 à 2016.
Considéré comme le plus prometteur d’Europe, il à fondu de près de moitié pendant cette crise, avant de renouer avec une timide reprise en 2017. Bien que les constructeurs prévoient une croissance de 3,6% en 2019, les ventes sont reparties à la baisse en févier.
L’inauguration de l’usine Mercedes-Benz intervient au moment où Ford vient de jeter l’éponge, décidant de ne plus produire ni importer de véhicules de tourisme en Russie.
Mercedes-Benz, comme en général les marques haut de gamme, avait résisté à la crise, et ses ventes ne se sont pas écroulées par rapport à 2012, année record.
Peter Altmaier a également rencontré les ministres russes de l’Énergie, Alexandre Novak, et du Commerce, Denis Mantourov. Il s’agit de la troisième visite en Russie du ministre allemand depuis sa prise de fonctions en 2018.
Le volume des échanges germano-russes s’est élevé à 61,9 milliards d’euros en 2018, dont 36 milliards d’euros d’importations en provenance de Russie et 25,9 milliards d’euros d’exportations allemandes vers la Russie, selon le ministère de l’Économie allemand. Berlin est notamment un grand importateur de gaz naturel russe.
AFP