La Chambre de commerce a présenté les perspectives économiques au niveau mondial. Et les chantiers prioritaires du Luxembourg pour l’année 2016.
Après une année 2015 qui avait commencé avec un rebond de la croissance et donc de la consommation (la Commission européenne annonçant même que 2015 serait la première année depuis la crise financière où l’ensemble des pays européens connaîtrait une croissance positive), un cours de l’or passant sous la barre des 50 dollars et la chute du prix des matières premières et surtout du pétrole, le pire semblait être passé pour l’économie mondiale.
C’était compter sans quelques trouble-fêtes, comme la Chine, recouvrant d’un fin brouillard les éclaircies entrevues. La Chine a raté son passage d’une économie basée sur la production industrielle et sur l’investissement à une économie basée sur les services et la consommation intérieure, ayant pour effet de ralentir l’ensemble de l’économie mondiale et divisant de moitié le PIB de la Chine (14,2 % en 2007 et 6,8 % en 2015).
Autre conséquence de ce ralentissement : la diminution des importations chinoises concernant les matières premières exportées vers les pays émergents, qui eux, ont subi de plein fouet le raté chinois. «Les pays émergents, qui étaient d’importants moteurs de croissance à l’issue de la crise, n’émergent donc plus vraiment», a souligné Carlo Thelen, président de la Chambre de commerce.
Cinq chantiers prioritaires
Il faut ajouter la crainte de la relève des taux d’intérêts de la Fed (Réserve fédérale américaine), pour définitivement oublier que le début d’année 2015 était rayonnant. Mais l’année prochaine devrait, toujours selon la Chambre de commerce, connaître une vraie embellie, puisque la croissance mondiale devrait s’accélérer pour atteindre 3,5 % (contre 3 % en 2015), et ce grâce à la bonne reprise de l’économie américaine qui affiche ses meilleures performances depuis les cinq dernières années.
L’année prochaine devrait prendre une «tournure favorable» au niveau de la conjoncture mondiale et européenne, mais «la navigation se fera dans des eaux internationales agitées», selon le président de la Chambre de commerce.
Au niveau de l’Europe, le futur économique est plus contrasté. Si la Commission européenne table sur une croissance du PIB en légère hausse (1,5 % en 2015, 1,8 % en 2016 et 1,9 % en 2017), un recul du chômage de 0,7 % en 2017 et une dette public passant de 92,2 % du PIB à 91,3 % du PIB en 2017, le Vieux Continent reste tout de même à la merci de vents contraires.
Au niveau du Luxembourg, pas de triomphalisme, «même si les voyants demeurent plutôt au vert à court terme avec une croissance prévue de 3,4 % en 2016», précise Carlo Thelen.
Il faudra cependant être prudent et achever les cinq chantiers prioritaires que sont : la promotion du libre-échange et du marché unique, l’amélioration de l’image du pays et réussir la «troisième révolution industrielle», l’augmentation continue de la productivité des facteurs de production, l’amélioration de l’environnement en faveur des PME, les réformes du marché du travail et de la fiscalité en mettant l’accent sur la nécessité de revoir l’impôt sur les sociétés qui n’est plus aussi attrayant par rapport aux concurrents du pays, puisque le Luxembourg affiche le 6e taux nominal d’imposition des sociétés.
Le Quotidien