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Pour Noël, halte aux achats à tout-va !


Photo d'illustration

Des cadeaux, mais pas trop : pour les fêtes de fin d’année, certains vont gâter leurs proches de manière plus responsable afin de tenter de réduire leur impact sur l’environnement, une tendance qui s’est installée avec la montée des préoccupations sur l’avenir de la planète.

« L’an dernier, j’ai été écœurée par la quantité de cadeaux à Noël, il y avait trop de choses et c’était impersonnel », se souvient Louise, 27 ans, directrice d’une librairie dans le Nord. Pour éviter de multiplier les achats cette année, elle a lancé un challenge à sa famille : réaliser des cadeaux faits maison.

« Certains râlent un peu, car ils doivent se creuser les méninges pour trouver quoi offrir, mais ce sera plus personnel », souligne la jeune femme, qui préparera notamment des kits de cosmétique zéro déchet.

Cette année, les Français prévoient un budget de 416 euros pour offrir 8 cadeaux en moyenne, selon un sondage OpinionWay pour Bonial.

« Noël est une période très propice à la surconsommation », relève Herveline Giraudeau, co-autrice de « J’arrête de surconsommer » (ed. Eyrolles), dans lequel elle présente sa méthode « Bisou » pour y parvenir. « On est bombardé de publicité très tôt et la société nous amène à penser que la somme mise dans un cadeau correspond à la valeur que l’on accorde à la relation, ce qui amène à acheter coûte que coûte », estime-t-elle.

L’autrice, qui s’inscrit dans une démarche minimaliste consistant à simplifier son mode de vie en réduisant par exemple le nombre de ses possessions, suggère de « réfléchir à un cadeau réellement symbolique pour la personne, de privilégier la qualité de l’intention », plutôt que le prix ou la quantité.

« Moment de rupture »

Lucile, traductrice de 31 ans, a l’habitude d’offrir un seul cadeau par personne, de préférence fait maison. « Cette année, je mise sur la poterie, je m’y suis prise à l’avance parce qu’il faut du temps pour cuire les objets », explique cette Toulousaine, qui est devenue végétarienne et a changé sa façon de consommer afin de réduire son empreinte environnementale.

Selon les travaux du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), environ 30% des Français ont adopté une démarche de ce genre, dite de « simplicité volontaire », associant notamment diminution de sa consommation et attention à la protection de l’environnement.

« Ces envies de moins consommer sont là depuis la crise de 2008 et depuis qu’on prend conscience que la planète est en danger », indique Pascale Hébel, directrice du pôle consommation du Crédoc, précisant que les personnes diplômées sont les plus concernées.

La tendance pourrait à présent se renforcer, aidée par la crise sanitaire. « Le Covid a été un moment de rupture dans la vie, les gens ont eu le temps de faire différemment, de se mettre en adéquation avec leurs principes, certains changent de mode de vie », explique Mme Hébel.

D’autres moments de rupture dans la vie peuvent impulser un changement d’habitudes de consommation, par exemple un déménagement ou une naissance.

Avoir des enfants a ainsi amené Léa, 35 ans, et son conjoint à « vraiment réfléchir au monde dans lequel on vit » et à adopter un mode de vie « plutôt minimaliste », « renforcé par un déménagement à la campagne », dans un village de l’Eure-et-Loir.

Lors des fêtes de fin d’année, sa belle-famille couvrait leurs trois enfants de cadeaux. « On repartait le coffre rempli de jouets, il a fallu trouver une façon de leur dire sans les vexer que cela ne nous convenait pas », raconte Léa, qui travaille dans la finance et le bien-être. Elle les a invités à offrir un seul présent, à envisager des cadeaux immatériels (places de spectacle, pour un parc d’attraction…) ou d’occasion.

Cette année, 32% des personnes qui effectuent des achats en ligne comptent offrir des produits d’occasion pour les fêtes, une pratique de plus en plus courante, selon une enquête de Mediamétrie et de la Fevad.

D’après celle-ci, Amazon figure en tête des sites de e-commerce les plus fréquentés, mais Le Bon Coin se hisse à la deuxième place et Vinted, spécialisé dans les articles de mode d’occasion, à la quatrième.

AFP