L’argent gratuit, c’est fini. La banque centrale américaine (Fed) a pris la décision historique de relever ses taux d’intérêt d’un quart de point, mercredi, une première depuis 2006.
Le taux interbancaire au jour le jour qui évoluait depuis fin 2008 entre 0 et 0,25% afin de soutenir la reprise est relevé d’un quart de point pour passer à une fourchette de 0,25% à 0,50%. Le Comité a aussi promis que le relèvement des taux serait ensuite «graduel» pour grimper à 1,4% en moyenne fin 2016.
Dans son communiqué, le Comité estime que le marché de l’emploi s’est «considérablement amélioré» cette année et se dit confiant dans la remontée de l’inflation vers son objectif de 2%. La Fed, qui avait hésité en septembre à passer à l’acte à cause des inquiétudes sur le ralentissement de l’économie chinoise notamment, indique qu’elle continuera à surveiller «les développements internationaux».
Après l’éclatement de la bulle immobilière en 2008 et la récession qui s’en est suivie, la banque centrale a maintenu pendant sept ans les taux proches de zéro pour soutenir la reprise. Mais la présidente de la Fed, Janet Yellen, avait récemment indiqué que le patient était «sorti de l’hôpital» et que la convalescence pouvait se poursuivre avec des taux plus élevés.
Le pour et le contre
L’idée centrale en remontant les taux, c’est de se donner de la marge de manoeuvre en cas de nouvelle récession. Les taux ultra-bas ont permis de faciliter la circulation du crédit à travers l’économie, encourageant notamment des secteurs clés comme l’immobilier ou l’automobile. Cette masse monétaire a aussi fortement profité à Wall Street mais également aux marchés émergents, devenus la cible des investisseurs à l’affût de rendements plus élevés.
Côté négatif, les taux particulièrement bas ont nui à l’épargne des ménages, dont les rendements sont devenus nuls. Certains craignent qu’ils n’aient ouvert la voie à l’inflation et à la formation d’une bulle financière.
AFP