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Post : une année 2019 très positive


Le groupe luxembourgeois réalise des progrès dans tous les domaines, que ce soit sur la livraison de colis ou sur les télécoms (Photo d'archives : Alain Rischard).

Augmentation de son chiffre d’affaires de 4,2 %, explosion du volume annuel des colis en provenance d’Asie, hausse du nombre de lignes mobiles… Le groupe Post affiche une nette progression en 2019.

L’an passé, le groupe Post Luxembourg a enregistré une augmentation de son chiffre d’affaires de 35 millions d’euros à 861,9 millions d’euros, ce qui représente une augmentation de 4,2 %. «Cette performance a notamment été réalisée grâce au métier postal dont l’activité logistique remporte un vif succès et au métier télécom qui renforce son positionnement dans l’activité ICT pour les clients professionnels», a indiqué jeudi  le directeur général du premier employeur du pays (4 652 employés en moyenne en 2019), Claude Strasser.

À l’occasion de la présentation de son rapport d’activités 2019, le groupe a ainsi affiché une excellente santé financière, évoquant également l’augmentation substantielle de son résultat opérationnel de 6,1 % à 183 millions et de son bénéfice net, qui s’est élevé à 37,8 millions d’euros (soit une hausse de 13,2 %).

Bons résultats, sauf pour la branche Post Finance

«Le bilan financier 2019 de Post est très positif à tous les niveaux et notamment pour les métiers postal/logistique et télécom/ICT», a résumé Claude Strasser. De son côté, le président du conseil d’administration de Post Luxembourg, Serge Allegrezza, a estimé que «pour un pays comme le Luxembourg qui connaît une forte croissance démographique, la contribution de Post est primordiale. À titre d’exemple, les investissements pour soutenir la digitalisation sont très importants et sa participation, notamment au développement des infrastructures de télécommunications, est considérable.»
La seule ombre qui vient ternir le tableau provient du métier Post Finance, qui n’est, du propre aveu de Claude Strasser, «plus profitable; il serait illusoire de dire que les CCP (comptes courants postaux) sont rentables, avec des taux d’intérêt qui sont négatifs. Cela dit, dans des conditions de marché difficiles qui se traduisent par l’érosion durable de la marge d’intérêt, le métier finance parvient à stabiliser son chiffre d’affaires.»

Concernant plus spécifiquement les activités postales, le dirigeant du groupe a souligné que la digitalisation entraîne, chaque année depuis 2015, un déclin des volumes de courrier de près de 4 %. À l’inverse, les volumes de colis, qui continuent de croître rapidement, ont dépassé en 2019 le seuil des 4 millions de colis, soit une augmentation de 17 % par rapport à 2018. «Des investissements, tels que l’installation d’une nouvelle machine trieuse pour les colis au centre de tri de Bettembourg, nous permettent aujourd’hui de traiter des volumes quotidiens qui peuvent dépasser les 30 000 colis, tout en maintenant un service de qualité pour nos clients. Fin 2019, nous avons inauguré notre 100e station Pack Up 24/24. Ce mode de retrait de colis est fortement apprécié et représente un quart des volumes de colis distribués, soit 1 million de colis l’an dernier», dixit le directeur général de Post.

De plus, les activités logistiques mises en place par l’entreprise en 2017 se développent d’une manière exponentielle. «Alors qu’en 2018, 4 millions de colis en provenance d’Asie ont été réceptionnés par Post au Findel pour être acheminés partout en Europe, le volume annuel a dépassé les 13 millions de colis en 2019», a encore mis en lumière Claude Strasser.

«La 5G sera déployée cette année»

Pour ce qui relève du domaine des télécommunications, Post Luxembourg a réussi à clôturer l’exercice 2019 avec un chiffre d’affaires en hausse pour la deuxième année consécutive. «Ce bon résultat est notamment dû à l’augmentation du nombre de lignes mobiles, à la croissance de l’activité ICT pour les clients professionnels ainsi qu’à l’augmentation du nombre des clients particuliers pour l’internet fixe. Ces performances sont en partie le fruit d’investissements massifs continuels dans les réseaux de télécommunications, supérieurs à 50 millions d’euros par an», selon Claude Strasser. Par rapport au déploiement à court terme de la 5G, le dirigeant a indiqué être «confiant que cela se fera avant la fin de l’année et je ne pense pas que la crise sanitaire actuelle impactera ce déploiement». Alors que la technologie est prête à être déployée depuis un certain temps déjà, le groupe n’attend plus que l’attribution des fréquences, selon Claude Strasser : «Il y aura bientôt une vente aux enchères qui se déroulera en ligne», a-t-il signalé à ce sujet.

Et pour faire face à l’hyper-connectivité de la société moderne, Post s’est doté dès 2015 d’une stratégie relative à la digitalisation pour le groupe, et notamment la création d’un département dédié à la cybersécurité, a encore rappelé son directeur général, avant de préciser : «En 2019, Post a regroupé toutes les compétences du groupe en la matière au sein d’une seule équipe appelée « Post Cyberforce » pour accompagner la stratégie de digitalisation de Post et celle de nos clients au Grand-Duché et au-delà des frontières. Face aux cybermenaces nous parvenons, grâce à l’expertise et l’expérience de nos spécialistes internes, à proposer des solutions innovantes et dans les règles de l’art en matière de sécurisation des systèmes informatiques.»

Claude Damiani

Crise sanitaire : «Tirer les leçons du télétravail»

La thématique de la crise sanitaire s’est forcément invitée jeudi à la présentation du rapport d’activités du groupe Post. Ainsi, le président de son conseil d’administration et son directeur général, Serge Allegrezza et Claude Strasser, ont tenu à saisir l’occasion pour souligner que malgré le confinement et les mesures de sécurité, le travail assuré dans chaque ligne de métier de Post Luxembourg pendant cette période a été «remarquable». «C’est le résultat de l’engagement et du dévouement dont un très grand nombre de nos collaborateurs ont fait preuve, avec comme seul objectif commun, celui d’assurer les services essentiels à la population et aux entreprises quelles que soient les circonstances», a jugé Claude Strasser.
Avant, pour lui, de conclure en ces termes : «La crise a montré ce qu’il était possible de faire, tout en traçant certaines limites. En effet, les contacts sociaux directs ne sont pas toujours remplaçables. Cela dit, la crise a mis en relief des opportunités. Il faut à présent tirer les leçons du télétravail.»