En affichant un chiffre d’affaires en hausse, mais un résultat net en forte baisse, le groupe Post avoue connaître le contrecoup des investissements et de la concurrence.
C’est au cœur de l’hôtel des Postes sur l’avenue Monterey, à Luxembourg, que Post a présenté mardi ses résultats pour l’année 2015. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe Post s’en tire bien malgré « un contexte concurrentiel toujours plus difficile », a indiqué Serge Allegrezza, président du conseil d’administration de Post Luxembourg, mettant en évidence un regroupement des acteurs télécoms européens formant ainsi des concurrents d’un certain poids.
Avec un chiffre d’affaires franchissant la barre des 700 millions d’euros pour s’établir à 705,96 millions d’euros, soit une augmentation de 14,49 millions d’euros par rapport à 2014, les dirigeants du groupe Post pouvaient avoir un léger sourire pour tenter de dissimuler l’inquiétude à la vue du résultat net (après impôts) qui s’est élevé à seulement 12,22 millions d’euros, soit une différence de près de 70% par rapport au résultat net de 2014 s’élevant alors à 41,33 millions d’euros.
175 millions d’investissements
Une tendance à la baisse depuis cinq ans. Claude Strasser, directeur de Post, explique cette baisse par « certaines corrections de valeurs dues aux énormes investissements consentis, notamment dans l’infrastructure, pesant lourdement sur le résultat net de la société, ainsi que de nombreuses incidences extérieures et la réévaluation des charges fiscales ».
En détaillant les chiffres de Post, on peut effectivement s’apercevoir que l’entreprise de service public a investi massivement en 2015, à hauteur de 175 millions d’euros, s’ajoutant aux 200 millions d’euros déjà investis en 2014. Claude Strasser a encore souligné que « les frais de personnel ont augmenté en raison de l’intégration des effectifs des filiales du groupe ». Malgré ce résultat, qui n’est pas non plus catastrophique, Serge Allegrezza reste optimiste puisque « le niveau qu’affiche le groupe Post reste tout même remarquable lorsqu’on le compare sur le plan européen ».
Au niveau des métiers du groupe, ce sont les services de télécommunications qui tirent le groupe vers le haut, malgré un impact de 5,5 millions d’euros en lien avec la baisse des frais d’itinérance (ou roaming), ainsi qu’un impact sur les recettes de Post en lien avec l’interconnexion dans le réseau fixe et la baisse des frais de terminaisons mobiles. L’augmentation du trafic mobile, des abonnements internet et TV et des autres nouveaux produits télécoms a par contre généré des résultats plus que réconfortants en affichant des recettes de 16,7 millions d’euros.
Le courrier en baisse, les télécoms en hausse
Au niveau des métiers courrier, les colis ont connu une explosion de l’activité avec une hausse de 15%. Mais cette augmentation qui a généré 0,5 million d’euros de résultat d’exploitation n’a pas pu redresser l’activité postale, puisque le courrier a perdu 2,3 millions d’euros. Au niveau du compte courant CCP, là aussi Post accuse une perte de 0,7 million d’euros, notamment en raison des taux d’intérêt très bas. Petit lot de consolation, les filiales du groupe Post semblent bien se porter puisqu’elles ont rapporté 9,3 millions d’euros.
Pour conclure, Claude Strasser a confirmé que Post devra faire face dans le futur à un contexte délicat, très complexe et concurrentiel, sur ses trois métiers (postal, CCP et télécoms) et devra imposer encore des changements en profondeur pour pérenniser l’entreprise et ses métiers.
Jeremy Zabatta