La troïka des créanciers internationaux du Portugal (UE-BCE-FMI) s’est inquiétée jeudi des risques d’un « relâchement » des efforts budgétaires du pays.
« L’avant-projet de budget pour 2016 implique un relâchement de la politique budgétaire », a affirmé le Fonds monétaire international au lendemain de la conclusion de la troisième mission de contrôle depuis que le Portugal est sorti en mai 2014 d’un programme d’aide internationale de 78 milliards d’euros. Tout en saluant « les progrès réalisés ces dernières années », le FMI a estimé que « la poursuite de ces efforts aiderait le Portugal à conserver la confiance des marchés et une crédibilité difficilement conquise ».
« Le rythme de la mise en œuvre de réformes structurelles s’est affaibli en 2015 » et l’effort d’assainissement des finances publiques doit être « nettement accru », ont affirmé de leur côté la Commission européenne et la Banque centrale européenne dans un communiqué conjoint. Le FMI prévoit que le déficit public du pays s’élève cette année à 3,2% du PIB, alors que le gouvernement espérait le ramener à 2,6%, d’après son avant-projet budgétaire. L’institution basée à Washington est également plus pessimiste en matière de croissance économique.
Les prévisions de la Commission et du FMI « sont basées sur des données entretemps dépassées », a réagi le ministère portugais des Finances. Sous la pression de Bruxelles, qui a menacé de rejeter l’avant-projet remis par Lisbonne il y a deux semaines, l’exécutif socialiste s’apprête finalement à approuver jeudi un budget plus exigeant afin de ramener le déficit à 2,4% du PIB, avec une prévision de croissance plus prudente de 1,9%, avait indiqué la veille une source gouvernementale. La Commission européenne doit se prononcer sur ce sujet à l’issue d’une réunion extraordinaire prévue vendredi après-midi.