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Portugal : la vente de Novo Banco pourrait être reportée


Des manifestants soutiennent les victimes d'investissements toxiques effectués par l'ancien Banco Espirito Santo (BES), désormais Novo Banco, devant le siège de la banque à Lisbonne, le 9 septembre. (photo AFP)

La vente de la banque portugaise Novo Banco, née l’an dernier des décombres de Banco Espirito Santo (BES), se complique et pourrait être reportée après les élections législatives prévues le 4 octobre.

Interrogé par la presse, le ministre de l’Economie Antonio Pires de Lima a laissé entendre que le gouvernement n’était plus pressé: « il vaut mieux réaliser la vente au bon moment qu’à la hâte et avec un coût plus élevé pour le système financier portugais ». Cette prise de position tranche avec des déclarations antérieures du gouvernement qui avait toujours plaidé en faveur d’une vente rapide pour pouvoir rembourser l’Etat et les banques qui ont renfloué Novo Banco.

Après la fin des négociations entre la Banque du Portugal et l’assureur chinois Anbang, c’était au tour de son compatriote Fosun de jeter l’éponge, dès mardi dernier, assurait la chaîne d’informations SIC noticias. Cet échec ouvrait en principe la voie au troisième candidat encore en lice, le fonds d’investissement américain Apollo, mais son offre avait été jugée la moins attractive par les autorités portugaises.

La Banque du Portugal s’est contentée d’indiquer qu’elle « publiera en temps opportun le résultat du processus de négociations en cours sur la vente de Novo Banco », sans confirmer la sortie du conglomérat Fosun. Selon le Diario Economico, l’offre de Fosun ne devait rapporter que 1,5 milliard d’euros nets, loin de la somme de 4,9 milliards d’euros injectée en août 2014 dans Novo Banco par le Fonds de résolution des banques.

Comme avec Anbang, les discussions avec Fosun butaient sur l’injection de capital frais dont Novo Banco aura besoin pour satisfaire aux tests de résistance de la Banque centrale européenne prévus à l’automne, soit au moins un milliard d’euros.

La crise des Bourses chinoises a également compliqué la vente, les deux groupes ayant refusé de relever leur offre, malmenés par la récente dégringolade des marchés chinois et la chute du yuan.

« La cession de Novo Banco sera reportée après les élections », car « ni le gouvernement, ni la Banque centrale ne sont prêts à la vendre au rabais », écrivait le Diario economico, citant des sources proches des négociations. En cas de confirmation de la sortie de Fosun, une vente avant les élections du successeur de Banco Espirito Santo, qui s’était écroulée après la faillite du groupe éponyme, paraît de plus en plus improbable.

Sur les 4,9 milliards d’euros injectés dans Novo Banco, 3,9 milliards avaient été prêtés par l’Etat et un milliard apporté par les banques ayant des activités au Portugal, qui attendent désormais d’être remboursés. « Quel que soit le résultat de la vente, le coût direct pour le contribuable sera zéro », a assuré M. Pires de Lima. Mais indirectement, les Portugais seront mis à contribution dans la mesure où la banque publique Caixa geral de depositos (CGD) détient 25% du Fonds de résolution.

En cas d’échec de la vente, l’Etat devra lever davantage de dette sur les marchés ou puiser dans les réserves, a prévenu vendredi un groupe d’experts travaillant pour la commission parlementaire des Finances (UTAO).

 

AFP / S.A.