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Portugal : la fiscalité des PME réduite pour compenser la hausse du salaire minimum


L'impact budgétaire de cette mesure est estimé à près de 40 millions d'euros par an. (illustration AFP)

Le gouvernement socialiste portugais a décidé jeudi de réduire les impôts versés par quelque 122 000 petites et moyennes entreprises (PME), afin de compenser la hausse du salaire minimum entrée en vigueur en janvier.

Cette mesure, dont l’impact budgétaire est estimé à près de 40 millions d’euros par an, vient remplacer une baisse des charges patronales portant sur les employés payés au salaire minimum qui avait été rejetée la veille au Parlement. « Nous avons trouvé une solution alternative, dont l’effet est équivalent à la baisse des charges patronales et qui permet d’offrir aux PME un cadre fiscal plus favorable », a déclaré le chef du gouvernement socialiste Antonio Costa à l’issue d’un conseil des ministres.

Ses alliés de la gauche radicale, le Parti communiste et le Bloc de gauche, se sont dits favorables à la baisse des taxes pesant sur les PME, qui entrera en vigueur en mars, a assuré Antonio Costa. Dans le cadre d’un accord conclu en décembre avec le patronat et une des deux confédérations syndicales portugaises, l’exécutif avait décidé d’augmenter le salaire minimum de 27 euros à 557 euros bruts sur 14 mois, à partir du 1er janvier 2017. En contrepartie, les employeurs devaient voir leurs contributions à la Sécurité sociale sur les plus faibles salaires baisser de 1,25 point de pourcentage, à 22,5%.

Cette partie de l’accord a toutefois été rejetée mercredi par les partis de la gauche radicale, ainsi que par la principale formation d’opposition, le Parti social-démocrate (PSD, centre droit). Avec ce vote, l’exécutif minoritaire d’Antonio Costa a essuyé son premier revers au Parlement depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2015. Lors de la précédente augmentation du salaire minimum, également assortie d’une baisse des charges patronales, le texte du gouvernement avait été adopté grâce à l’abstention du PSD. Jeudi, le Premier ministre a accusé le PSD d’avoir changé de position afin d’alimenter « l’intrigue politicienne ». « Depuis un an, le pays a connu une période de stabilité politique et de dialogue social élargi », a-t-il assuré, en réaffirmant sa promesse d’augmenter le salaire minimum à 600 euros en 2019.

Le Quotidien/AFP