L’association catholique Caritas a dénoncé mercredi les effets dévastateurs de la politique d’austérité sur la situation des enfants au Portugal, dont un sur quatre vit désormais sous le seuil de pauvreté.
« L’austérité touche surtout les plus vulnérables », a déploré devant la presse Eugénio Fonseca, président de la branche portugaise de Caritas, avant d’assurer que la pauvreté infantile « compromet le développement à moyen et long terme du Portugal ». Le taux de pauvreté des moins de 18 ans a augmenté à 25,6% en 2013 au Portugal, contre 24,4% l’année précédente, selon l’Institut national des statistiques.
Quant à l’ensemble de la population, 19,5% des Portugais étaient considérés pauvres en 2013, disposant d’un revenu annuel inférieur à 4 937 euros, contre 18,7% en 2012. « La crise n’est pas terminée, la pauvreté et les inégalités sociales sont en train d’augmenter en Europe. Au Portugal, c’est surtout la pauvreté infantile qui est préoccupante », a commenté le secrétaire général de Caritas Europe, Jorge Nuno Mayer. Il s’exprimait à l’occasion de la publication au Portugal d’un rapport de Caritas sur l’impact de la rigueur budgétaire sur les pays les plus touchés par la crise économique.
Outre le Portugal, l’étude porte sur la Grèce, Chypre, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie et la Roumanie. Parmi ces pays, le Portugal a subi la plus forte hausse du taux de risque de pauvreté et d’exclusion sociale (notion plus vaste qui dépasse les seuls revenus), qui a augmenté à 27,5% en 2013, contre 25,3% en 2012.
En contrepartie d’une aide internationale de 78 milliards d’euros, le Portugal a mis en œuvre un programme de rigueur budgétaire qui s’est traduit par de sévères coupes dans les salaires et les aides sociales. En 2014, Caritas Portugal a apporté son secours à 160 600 personnes, soit 15% de plus que l’année précédente.
AFP