Le Portugal, durement frappé par la crise de la dette en zone euro, « est revenu sous le feu des projecteurs », a mis en garde l’agence de notation Moody’s mardi.
« Le Portugal est revenu sous le feu des projecteurs ces derniers mois en raison des craintes portant sur la croissance et la politique budgétaire », estime l’analyste de Moody’s, Kathrin Muehlbronner. « L’incertitude concernant le coût de la recapitalisation » de la banque publique Caixa geral de depositos, qui pourrait dépasser 5 milliards d’euros, dont 2,7 milliards injectés directement par l’État, est une autre source d’inquiétude citée par l’agence de notation.
En revanche, le risque que le pays ait besoin d’un nouveau plan de sauvetage financier -après celui accordé en 2011 par l’Union européenne et le Fonds monétaire international- est « faible », selon elle. Le Portugal reste en « position confortable » pour lever des fonds sur les marchés, dans la mesure où le pays « dispose d’importantes réserves de liquidité et doit faire face à des besoins de financement limités jusqu’à la fin de l’année », a fait valoir l’analyste. Moody’s attribue au Portugal depuis 2014 la note « Ba1 », dans la catégorie des investissements spéculatifs, qui reste assortie d’une perspective stable.
Tabler sur un objectif de déficit public moins ambitieux
L’agence s’inquiète toutefois des faibles perspectives de croissance de l’économie portugaise, plombées par l’endettement élevé des entreprises, et du niveau élevé de dette publique. Selon Moody’s, le gouvernement socialiste minoritaire, au pouvoir depuis novembre dernier, devrait parvenir à négocier son projet de budget 2017 avec les partis de gauche radicale qui le soutiennent, car ces derniers « n’ont pas d’intérêt à provoquer des élections anticipées ». « Mais nous nous attendons également à ce que l’objectif de déficit public soit moins ambitieux que celui négocié avec la Commission européenne », a ajouté l’analyste Kathrin Muehlbronner.
Dans ses plus récentes prévisions pluriannuelles, publiées en avril dernier, le gouvernement portugais comptait ramener son déficit public à 2,2% du PIB en 2016, puis à 1,4% l’an prochain.
Le Quotidien/AFP