Plus d’un million d’habitants au Grand-Duché : les quatre scénarios du Statec

D’ici 40 ans, la population du Luxembourg devrait passer la barre du million d’habitants sous l’effet d’une bonne conjoncture économique.

Vendredi, le Statec a présenté ses projections de l’économie et de la population pour le Luxembourg. Selon plusieurs scénarios envisagés, le Grand-Duché comptera plus d’un million d’habitants à l’horizon 2060. Dans une récente étude sur l’évolution de la population, le Statec a mis en évidence le lien entre la croissance économique du Luxembourg et son évolution démographique dans les prochaines années.

Pour comprendre les prévisions démographiques du Statec, il faut en premier lieu prendre en considération la spécificité du Luxembourg. Si dans la majorité des pays l’évolution démographique est déterminée par le «solde naturel résultant de l’écart entre les naissances et les décès», au Luxembourg, un petit pays, la population varie principalement sous l’effet des migrations, c’est-à-dire de l’excédent des arrivées sur les départs, communément appelé solde migratoire. Pour le Statec, cette notion est à mettre en relation avec les fluctuations économiques du pays. À partir de ce postulat, le Statec s’est projeté à l’horizon 2060 en s’appuyant sur quatre scénarios se basant sur une croissance annuelle du PIB de 0%, 1,5%, 3% et 4,5%.

Dans les deux premiers scénarios, le solde migratoire serait respectivement de 3 500 personnes et 5 700 personnes par an. La population du pays, actuellement de 591 000 personnes, atteindrait alors 1 million d’habitants. Dans les deux derniers scénarios, le solde migratoire serait respectivement de 9 600 personnes et 16 100 personnes par an. La population culminerait alors, dans le premier cas, à 1,1 million et, dans le second cas, à 1,2 million de personnes. Le Statec souligne tout de même que cette évolution démographique doit aller de pair avec une adaptation des infrastructures afin qu’elle se réalise.

Il faut également rappeler que ces projections ne sont que des estimations, mais elles peuvent constituer un outil d’aide à la décision dans de nombreux domaines tels que l’économie, la mobilité, le logement, l’énergie, l’urbanisation, la santé, le vieillissement ou encore l’environnement.

Un vieillissement inéluctable

Dans son étude de 53 pages, le Statec aborde également d’autres sujets en lien avec l’évolution démographique du pays comme le vieillissement inéluctable de la population. Ainsi, quel que soit le scénario migratoire envisagé, l’âge moyen des résidents devrait augmenter «d’au moins cinq ans par rapport à aujourd’hui». Actuellement, l’âge moyen au Luxembourg est de 39,3 ans en 2017 et devrait donc atteindre les 44,2 ans en 2060, voire même 46 ans dans le scénario tablant sur une croissance annuelle de 4,5%. À noter que, toujours selon le Statec, plus le solde migratoire sera élevé, plus le vieillissement de la population sera freiné. Aujourd’hui, les 65 ans et plus représentent environ 14 % de la population totale. En 2060, ce serait entre 24 % et 28 % selon les quatre scénarios envisagés.

Jeremy Zabatta