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Plus de diplômés et plus de chômeurs


L'image du chômeur est souvent associée à une personne jeune et sans qualification. Si les moins de 25 ans sont effectivement touchés de plein fouet, les profils de niveau de formation supérieur sont aussi de nombreuses victimes du chômage. (photo archives LQ / Isabella Finzi)

Avec un chômage qui augmente inexorablement, la part des personnes avec des niveaux supérieurs de formation suivent cette tendance. Et les jeunes ne sont pas épargnés.

C’est un constat difficile. Il apparaît que le nombre de personnes inscrites auprès de l’Adem avec un niveau moyen de formation supérieur est en nette progression. Alors qu’en avril 2011 ces catégories représentaient environ 36 % de la totalité des demandeurs d’emploi, ce pourcentage franchit désormais la barre des 41 %. Même constat chez les jeunes de moins de 25 ans où la part est passée de 32,7 % en avril 2011 à 41,1 % en avril 2015.

Quand on s’attache uniquement à cette catégorie de demandeurs d’emploi, les jeunes de moins de 25 ans représentent 11,2 % des demandeurs d’emploi ayant un niveau de formation moyen-supérieur ou supérieur en 2011. Cette part est de 10,6 % en 2015, soit un léger mieux. On pourrait donc penser que même si les jeunes s’en sortent mieux dans cette catégorie plus avancée de formation, les autres continuent de grossir les rangs des demandeurs d’emploi inscrits à l’Adem.

Il faut noter cependant que les normes ont changé entre-temps, puisque depuis 2012 la méthode de comptage des demandeurs d’emploi a été modifiée, et que l’on qualifie de «jeunes» les moins de 25 ans, et non plus les jeunes de moins de 26 ans.

Si la part de demandeurs d’emploi de formation moyen-supérieur et supérieur est en augmentation, cela suit une logique en comparant le reste de la population active. Il s’avère qu’en 2011, 72 % des actifs, âgés de 15 à 64 ans, affichent un niveau d’éducation comparable à ces catégories moyen supérieur et supérieur. Il est donc logique d’en retrouver une majorité dans la cohorte de demandeurs d’emploi inscrits à l’Adem.

Des chômeurs de plus de 38 ans

Car si l’on s’attache à l’âge moyen d’un demandeur d’emploi qui présente un niveau de formation moyen-supérieur, il s’élève à 38,3 ans en avril 2011, et à 38,7 ans en avril 2015. Ceux qui ont une formation supérieure affichent, eux, un âge moyen de 38,9 ans en 2011 et de 39,4 ans en 2015. Durant ces quatre années, le nombre de demandeurs d’emploi ayant un niveau de formation moyen-supérieur a augmenté de 51,5 %.

Près de la moitié de cette progression provient des demandeurs d’emploi âgés de 30 à 49 ans. Le nombre d’inscrits à l’Adem avec un niveau de formation supérieur progresse quant à lui de 52,7 % sur la même période. Les demandeurs d’emploi âgés de 30 à 49 ans expliquent près de deux tiers de cette croissance.

De façon logique, plus les demandeurs d’emploi sont jeunes, moins leur durée d’inscription à l’Adem est longue, ce qui explique les âges moyens qui s’approchent de la quarantaine. Le ministère du Travail explique que les mesures pour l’emploi sont relativement fréquentes pour les jeunes de moins de 30 ans. Pendant que le jeune participe à une mesure pour l’emploi, il reste inscrit à l’Adem et le compteur de la durée continue.

En avril 2011, 1 622 personnes d’un niveau moyen supérieur ou supérieur ont bénéficié d’une mesure pour l’emploi, soit 37,7 % du nombre total des bénéficiaires d’une mesure. En avril 2015, ce nombre est de 1 933 personnes, soit 35 % du total des bénéficiaires d’une mesure. Le nombre total des bénéficiaires d’une mesure a progressé de 28,2 % entre avril 2011 et avril 2015, tandis que le nombre de bénéficiaires d’un niveau de formation moyen-supérieur ou supérieur n’a progressé que de 19,2 %.

Audrey Somnard

Des catégories fourre-tout

L’Adem catégorise ses demandeurs d’emploi selon différentes catégories de formation. Ainsi pour ceux qui nous intéressent, les catégories «moyen supérieur» et «supérieur», elles, sont équivalentes aux classes de 12e à 14e de l’enseignement secondaire technique, ainsi qu’à l’équivalent des classes de 2e et 1ère de l’enseignement secondaire. Seul le niveau «supérieur» correspond à l’enseignement post-secondaire, ce qui reste finalement bien vague sur le niveau de formation du demandeur d’emploi.