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Plus de 17 000 contrôles réalisés en 2023 par l’Inspection du travail


Le sujet du travail détaché reste majeur, selon l’Inspection du travail.  (Photo : fabrizio pizzolante)

Pas moins de 72 % de contrôles supplémentaires, 14 000 000 d’euros d’amendes infligés aux entreprises ou encore 54 000 requêtes émises, les chiffres du dernier rapport de l’Inspection du travail ont été présentés ce lundi.

Nos inspecteurs du travail ont bien travaillé, on a franchi cette année le cap des 17 000 contrôles», s’enthousiasme Marco Boly, le directeur de l’Inspection du travail et des mines (ITM). C’est près de 72 % de contrôles supplémentaires qui ont été effectués en 2023, selon le dernier rapport dévoilé hier. «Nous ne sommes plus le tigre dormant. Nous sommes une administration qui s’articule vraiment sur le terrain et qui a sa place.»

L’année dernière, le nombre accru de contrôles a permis d’émettre plus de 3 000 amendes administratives pour un montant total de 14 307 000 euros. Les plus gros chèques ont été émis en raison de manquements vis-à-vis du détachement et du droit du travail. Une augmentation de plus de 36 % du nombre d’amendes ainsi qu’une augmentation de 37 % du montant de ces amendes peuvent expliquer les résultats impressionnants.

«Il y a encore beaucoup d’entreprises qui ne payent pas le bon salaire»

«La majorité des réclamations envoyées par les salariés à nos services portent sur le salaire», note Marco Boly. Ce sont, en effet, 13 % des requêtes qui traitent de ce thème. «Il y a encore beaucoup d’entreprises qui ne payent pas le bon salaire. Parfois, cela a lieu parce qu’elles ne sont pas au courant qu’il existe des conventions collectives. Or celles-ci sont avantageuses pour les salariés.» Viennent ensuite les requêtes vis-à-vis du licenciement (12 %) et des congés (11 %). «Les congés sont généralement mal payés ou tout simplement pas donnés aux salariés.»

Un autre grand problème auquel tente de s’atteler l’ITM est le détachement, c’est-à-dire tous les travailleurs qui viennent travailler sur le sol luxembourgeois pour une durée déterminée. Si plus de 13 000 contrôles ont été réalisés sur ce point, Marco Boly admet que des progrès sont encore nécessaires et que cela doit rester un sujet primordial. Pas moins de 145 000 salariés sont détachés dans plus de 5 000 entreprises luxembourgeoises.

Un meilleur dialogue entre les entreprises et l’ITM

«Nous dispensons une formation à nos inspecteurs qui leur permet vraiment de devenir des partenaires pour les entreprises. Ainsi, les contrôles deviennent de plus en plus faciles parce que les entreprises comprennent ce que nous voulons. De l’autre côté, nos inspecteurs comprennent ce dont les entreprises ont besoin», explique Marco Boly. L’ITM offre à ses agents de nombreuses formations, notamment sur la santé, la sécurité et le droit du travail. L’administration s’est également engagée auprès des étudiants afin de leur fournir un meilleur accès à l’information sur les conditions de travail, mais surtout sur leurs droits en tant que futurs travailleurs.

Et l’avenir ? Marco Boly l’envisage avec sérénité. «Il faut faire face à toutes les nouvelles technologies qui vont arriver dans les prochaines années. Mais il ne faut pas tout mélanger. L’intelligence artificielle sera certainement un outil qui va nous aider, mais ce n’est pas un outil qui va se substituer à des personnes et surtout pas dans nos bureaux. Il faudra toujours des personnes physiques pour effectuer les contrôles.»