Les marchés se concentrent actuellement sur les perspectives d’une possible relance budgétaire impulsée par Donald Trump.
Marché polarisé sur l’aspect budgétaire, investissement dans les infrastructures, incertitudes au niveau du commerce international… Yves Nosbusch, chef économiste de la banque BGL BNP Paribas, a tenté mardi de mettre en lumière les perspectives économiques pour l’année 2017.
Lors d’une rencontre avec la presse, mardi, Yves Nosbusch, chef économiste de la banque luxembourgeoise BGL BNP Paribas, est revenu sur le programme économique de Donald Trump, marqué par un grand nombre d’incertitudes. Il faut dire que les marché attendent beaucoup du milliardaire qui a laissé entrevoir une relance budgétaire d’envergure, assortie à des réductions d’impôts, aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers, ainsi que d’un important plan d’investissement dans les infrastructures du pays.
« Si cette relance budgétaire voit le jour, elle devrait doper quelque peu la croissance à court et moyen terme des États-Unis. Nous tablons sur un taux supérieur à 2 % cette année et un taux proche des 3 % en 2018 », souligne Yves Nosbusch, qui estime par ailleurs que cette relance budgétaire aurait un effet limité sur l’économie américaine qui est déjà proche du plein emploi.
Par contre, la grande inconnue réside dans le volet du commerce international, où là, le président américain est resté beaucoup plus vague sur ses intentions, obligeant les économistes à rester prudents sur les perspectives économiques : « Les prévisions devront être adaptées en fonction des clarifications qui seront apportées au cours des mois à venir », poursuit Yves Nosbusch.
La Fed va encore relever ses taux
Toujours aux États-Unis, l’inflation risque d’être surveillée de près, car elle sera visiblement soutenue en 2017. « Comme l’inflation devrait remonter plus rapidement que ce qui était prévu avant l’élection américaine, on peut s’attendre à une accélération du rythme des hausses de taux de la part de la Fed », a expliqué Yves Nosbusch.
La Banque centrale américaine (Fed) va d’ailleurs être beaucoup active cette année concernant la hausse des taux, elle qui depuis décembre 2015 ne les a ensuite plus relevés pendant un an. « Cette année et l’année prochaine, plusieurs hausses semblent probables », a assuré le chef économiste.
De son côté, la Banque centrale européenne, l’homologue de la Fed sur le Vieux Continent, a annoncé poursuivre son programme d’achats d’actifs jusqu’à la fin de l’année 2017 et ne devrait pas opérer de changement majeur dans sa politique économique. « Même si elle va réduire le montant de ses achats mensuels de 80 à 60 milliards d’euros, la BCE a indiqué qu’elle resterait présente dans le marché obligataire pendant une période prolongée », précise Yves Nosbusch.
Il faut dire que l’Europe, contrairement au Nouveau Monde, n’est pas proche du plein emploi, même s’il continue à se résorber graduellement. Au niveau de l’inflation, elle devrait être de l’ordre de 1,2 % cette année, soit en dessous de l’objectif de la Banque centrale européenne.
Jeremy Zabatta