Le siège français de Volkswagen a été perquisitionné vendredi, à Villers-Cotterêts (nord), dans le cadre de l’enquête sur les moteurs diesel truqués du constructeur automobile allemand, a indiqué une source judiciaire qui confirmait une information du Journal du Dimanche.
Les enquêteurs se sont également rendus dans des locaux de Volkswagen à Roissy, dans la banlieue nord de Paris. De la documentation et du matériel informatique ont été saisis.
Comme dans d’autres pays, la justice française a lancé début octobre une enquête, ouverte pour «tromperie aggravée», sur le scandale Volkswagen, accusé d’avoir installé sur ses moteurs diesel un logiciel destiné à fausser les tests antipollution afin de faire passer ses voitures pour plus vertes qu’elles ne sont.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé en 2012 les gaz d’échappement diesel comme cancérigènes certains.
Volkswagen a été perquisitionné en Italie cette semaine, comme en Allemagne au début du mois. Un porte-parole du parquet de Brunswick (nord) a indiqué vendredi que l’enquête allemande avait permis d’identifier «plus de deux mais nettement moins de dix» salariés soupçonnés d’avoir été à l’origine de l’installation du logiciel litigieux.
Dans le monde, quelque 11 millions de véhicules ont été équipés du logiciel litigieux, de marques VW mais aussi Audi, Skoda et SEAT, a avoué le groupe. Près d’un million ont été vendus en France, selon la filiale française de Volkswagen.
Un particulier a porté plainte auprès du parquet de Paris. Des avocats ont par ailleurs annoncé des actions de groupe de propriétaires de voitures concernées ou d’actionnaires du constructeur allemand. La ministre française de l’Ecologie Ségolène Royal a dénoncé «une forme de vol du contribuable et de l’Etat», puisque les véhicules réputés propres bénéficient de primes et de bonus.
Ce scandale planétaire ébranle le géant allemand, numéro un mondial de l’automobile, dont le patron Martin Winterkorn a dû démissionner. Volkswagen a annoncé vendredi que 8,5 millions de véhicules allaient être rappelés dans l’Union européenne.
La facture finale se chiffrera vraisemblablement en dizaines de milliards d’euros de coûts de rappels et de contentieux juridiques, pour le constructeur qui a annoncé le 13 octobre une réduction d’un milliard d’euros par an de ses investissements.
Le groupe pèse 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et compte douze marques allant des motos Ducati aux camions MAN en passant par les bolides de luxe Porsche.
AFP/M.R.
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