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Paralysie du trafic aérien : EasyJet se voit sur un nuage


EasyJet croit en ses chances de survie à la crise si les vols réguliers peuvent reprendre avant la fin de l'année. (Photo / AFP)

La compagnie aérienne EasyJet a assuré jeudi être en mesure de résister à une période prolongée de paralysie du trafic aérien en raison du coronavirus, après avoir pris plusieurs mesures pour renforcer ses finances.

Grâce à des « actions déterminantes », EasyJet « est bien positionnée pour résister à une immobilisation prolongée des avions au sol », a déclaré son directeur général Johan Lundgren dans un communiqué. Le groupe, comme d’autres en Europe, a dû annuler l’écrasante majorité de ses vols en raison de la pandémie qui entraîne le confinement de milliards de personnes et des restrictions de déplacements.

Il s’agit d’un défi majeur pour les compagnies aériennes qui ont des coûts fixes énormes et se retrouvent privées de chiffre d’affaires. EasyJet explique qu’il a désormais une trésorerie suffisante pour encaisser une immobilisation même si elle devait durer neuf mois ce qui lui coûterait alors 3 milliards de livres de liquidités. Pour cela, EasyJet a obtenu 2 milliards de livres de financement, dont un prêt de 600 millions de livres du Trésor et de la Banque d’Angleterre dans le cadre du fonds d’urgence de soutien face au coronavirus.

Chômage partiel pour la majorité des salariés

Par ailleurs, la compagnie a dû réduire ses coûts, mettre la majorité de ses salariés en chômage partiel pour avril et mai, ou encore trouver un accord avec Airbus pour repousser la livraison de 24 avions. Ce report a même suscité la fronde du fondateur du groupe Stelios Haji-Ioannou dont la famille possède encore 34% du capital et qui aurait préféré que le groupe annule la commande en cours de 107 Airbus pour dégager encore plus d’argent.

Les investisseurs ont de leur côté semblé rassurés par les annonces de EasyJet, si bien que son titre bondissait de 4,14% vers 10H30 GMT à la Bourse de Londres. « Le groupe peut respirer et les investisseurs sont désormais mieux informés sur ses perspectives », souligne William Ryder, analyste chez Hargreaves Lansdown « Le confinement va vraiment faire mal (…) mais si les vols reprennent cette année le groupe va probablement survivre et les investisseurs saluent ce degré de certitude », selon lui.

Moins de pertes que pour l’exercice passé

Le directeur général a lui évoqué lors d’une conférence téléphonique la possibilité de laisser les sièges du milieu vides, dans la phase initiale de reprise des vols, mais il ne s’agit que d’une option parmi d’autres. Il a évoqué également des programmes pour désinfecter les avions. EasyJet a en outre abordé cette crise en meilleure santé financière comme en témoigne l’amélioration de ses résultats pour le premier semestre, achevé fin mars, soit au début du choc de la pandémie.

La compagnie indique jeudi s’attendre à une perte avant impôt et hors éléments exceptionnels comprise entre 185 et 205 millions de livres, soit moindre qu’un an plus tôt (275 millions livres), sachant que la saison d’hiver n’est jamais très favorable pour le secteur. EasyJet précise toutefois que compte tenu des incertitudes actuelles, elle n’était pas en mesure de dévoiler de prévisions pour l’ensemble de l’exercice clos fin septembre.

LQ/AFP