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« Paradise papers » : nouveau scandale fiscal, Justin Trudeau et la reine Elizabeth II concernés


Les noms de Justin Trudeau, Wilbur Ross et la reine Elizabeth II sont cités. (photos AFP)

Dix-huit mois après le scandale des « Panama Papers », voici les « Paradise Papers » dévoilés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Ils mettent en lumière les ramifications de l’argent caché dans les places offshores dans le but d’échapper au fisc. Des personnalités sont déjà citées.

Les journalistes d’investigation de l’ICIJ ont épluché plus de treize millions de fichiers, durant un an d’enquête avec le concours de médias partenaires, dont les quotidiens américain New York Times, français Le Monde ou britannique The Guardian.

Ces révélations s’appuient sur une fuite de documents provenant notamment du cabinet international d’avocats basé aux Bermudes Appleby, obtenus par le journal allemand Süddeutsche Zeitung. L’autre moitié des données est issue des registres des sociétés de dix-neuf paradis fiscaux (Antigua-et-Barbuda, Aruba, Bahamas, Barbades, Bermudes, Dominique, Grenade, îles Caïman, îles Cook, îles Marshall, Labuan, Liban, Malte, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Samoa, Trinité-et-Tobago, Vanuatu) ainsi que d’un cabinet de Singapour.

Et déjà, de grands noms apparaissent dans les premières révélations de ces « Paradise Papers ». Des proches du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, sont cités : des membres du Parti libéral canadien, ainsi que son ami le milliardaire Stephen Bronfman, seraient en effet impliqués dans des montages et complexes opaques. Il est question de plusieurs millions d’euros ainsi dissimulés, profitant de failles juridiques dans le cadre légal.

Également concernée, la reine d’Angleterre Elizabeth II aurait recours à des paradis fiscaux pour placer ses fonds. La reine possède une société qui gère ses biens, le « Duché de Lancaster ». En 2005, cette société a investi 7,5 millions de dollars dans un fond situé aux îles Caïmans. Celui-ci a lui-même investi dans un autre fonds qui contrôle une société baptisée « Brighthouse », d’après le consortium international. Une société qui se trouve justement dans le collimateur de députés et associations de consommateurs britanniques, du fait qu’elle vend de l’électroménager et des meubles par le biais de crédits à des taux d’intérêt de 99,9%.

Le business de Wilbur Ross avec un oligarque russe

Un membre de l’administration Trump est par ailleurs éclaboussé par ce scandale. Il s’agit de l’actuel secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, qui a gardé des participations dans une société de transport maritime ayant des liens d’affaires étroits avec un oligarque russe visé par des sanctions américaines et un gendre de Vladimir Poutine.

Selon le New York Times, le ministre du Commerce de Donald Trump a réduit sa participation personnelle dans cette société, Navigator Holdings, lors de sa prise de fonctions en février, mais en contrôle toujours, via des entités offshore, 31%.

Or l’un des principaux clients de Navigator Holdings est la société russe de gaz et produits pétrochimiques Sibur, qui a contribué à hauteur de 23 millions de dollars à son chiffre d’affaires en 2016, écrit Le Monde.

Et parmi les propriétaires de Sibur figurent Guennadi Timtchenko, un oligarque proche du président russe sanctionné par le Trésor américain après l’invasion de la Crimée par Moscou, et Kirill Chamalov, marié à la plus jeune fille de Vladimir Poutine.

Une nouvelle salve de révélations doit intervenir au cours des prochains jours, concernant des multinationales et d’autres riches personnalités.

Un commentaire

  1. L’envie de ces journalistes me fait vomir.