La collaboration entre l’université du Luxembourg et la Chambre de commerce a dix ans. Retour sur un projet né sous le signe de l’esprit d’entreprise.
L’entrepreneuriat progresse, même s’il reste des efforts à faire, notamment pour encourager les Luxembourgeois et les femmes à se lancer.
Il y a tout juste une décennie, la Chambre de commerce et l’université du Luxembourg se liaient autour d’un projet commun : «Promouvoir l’esprit d’entreprise grâce à la formation, outil clé pour assurer l’acquisition de compétences entrepreneuriales.»
De cette union est né la même année un beau bébé, le Master in Entrepreneurship and Innovation (MEI), qui affiche aujourd’hui plus de deux cents formations au compteur et une reconnaissance internationale. À l’occasion de cet anniversaire, les représentants des deux institutions ont dressé hier un bilan.
Les Luxembourgeois peu entreprenants
Carlo Thelen, le directeur général de la Chambre de commerce, a salué cette alliance gagnant-gagnant. Chiffres à l’appui : les analyses du Global Entrepreneurship Monitor 2015/2016 indiquent une amélioration de la performance du Grand-Duché en matière d’entrepreneuriat. «10,2 % des adultes âgés de 18 à 64 ans se sont engagés dans des activités entrepreneuriales en 2015, contre 7,1 % en 2014.»
Et de rappeler deux initiatives phares de la Chambre de commerce dans ce domaine : la House of Entrepreneurship et la House of Start-ups.
Reste qu’«in ne naît pas entrepreneur, on le devient!», souligne Carlo Thelen. En effet, si le taux entrepreneurial luxembourgeois est encourageant, les Lluxembourgeois sont moins souvent candidats à l’entrepreneuriat que les populations issues de l’immigration et le taux des femmes entrepreneurs reste à renforcer.
Il plaide donc pour «la création d’un écosystème de formation universitaire cohérent et pour un renforcement des synergies avec l’université du Luxembourg.»
Yves Elsen, le président du conseil de gouvernance de l’université du Luxembourg, a rappelé pour sa part l’importance de s’ouvrir à l’international, ainsi que d’attirer et de retenir des talents. Il a également rappelé la signature en 2016 d’un memorandum of understanding (MoU) entre les deux institutions.
Romain Martin, le vice-recteur académique de l’université du Luxembourg, est revenu, quant à lui, sur les actions menées au cours des dernières années en faveur d’une meilleure intégration des étudiants (Welcome Day) et de leur sensibilisation à l’esprit d’entreprise (cours MEI). La mise à leur disposition des réseaux d’experts de la Chambre de commerce, la coordination de visites d’entreprises et d’incubateurs, ou encore l’accès facilité des étudiants au monde de l’entreprise luxembourgeois (stage, programme doctoral…) sont «autant de facteurs de succès qui contribuent à l’essor économique» plaide-t-il.
Romain Van Dyck
Accrédité Fibaa (un label de qualité délivré par la Foundation for International Business Administration Accreditation) en 2015 pour une période de 5 ans, le Master in Entrepreneurship and Innovation s’effectue en 2 ans. La première année (master 1) enseigne les fondamentaux théoriques et les outils indispensables à la réalisation des projets des étudiants.
Un stage d’environ 8 semaines en entreprise est prévu au cours des mois d’avril et mai. La seconde année (master 2) valorise la mise en contexte de l’étudiant face à des enjeux entrepreneuriaux ou d’innovation.
En 10 ans, le programme Master in Entrepreneurship and Innovation a formé 215 étudiants. L’année académique 2016/2017 comptait 41 étudiants issus de 19 nationalités. Actuellement, 43 étudiants de 28 nationalités sont inscrits pour 2017/2018.