Un an et demi après son installation, le four de l’usine Guardian Glass à Bascharage a été inauguré ce mercredi. Plus qu’une nouveauté, l’heure d’un premier bilan.
C’est dans la chaleur de l’usine de Guardian Glass à Bascharage, au son du tac-tac des chargeurs poussant la matière première dans le four, que le ruban d’inauguration du nouveau four a été coupé. Une brève cérémonie en présence du Grand-Duc héritier Guillaume, du Premier ministre, Luc Frieden, du ministre de l’Économie, Lex Delles, et autres représentants étatiques.
Avant que, casque de sécurité enfoncé sur la tête, ils n’aient droit à une visite guidée expliquant le fonctionnement du four, accompagnés des président Ron Vaupel et vice-président Guus Boekhoudt de Guardian Industries et du directeur du site de Bascharage Jose Miguel Villacorta.
L’inauguration de ce four ne va pas bouleverser le quotidien des 225 employés travaillant dans cette usine américaine implantée depuis 1981 au Luxembourg. Et pour cause. C’est en 2023 que ce four fabriquant du verre flotté a été installé et que depuis, il est allumé 24 h/24, 7 j/7.
Mais entre le changement de gouvernement et les agendas respectifs, ce fut compliqué de trouver une date commune pour procéder à son inauguration officielle, nous explique-t-on avant que la visite ne débute. Au moins, avec un an et demi de recul, c’est presque un premier bilan qu’il va être possible de tirer de cet investissement de quelque cent millions d’euros.
«Il fonctionne très bien», assure Raphaël Parcot, responsable ingénierie. «On arrive à confirmer les résultats promis par le fournisseur et même si on est encore un peu en phase d’apprentissage sur certains points, on en mesure déjà l’efficacité.» L’ancien four de 19 ans était arrivé en fin de vie.
Toute la structure a été détruite, avant d’être reconstruite, ce qui a pris du temps : «On a arrêté la production début 2022 et on a redémarré avec le nouveau four le 14 novembre 2023», se souvient l’ingénieur. Une interruption de la production qui ne devrait se reproduire pas avant une bonne quinzaine d’années.
Un processus en continu
Le nouveau four atteint environ 1 500 °C. Il est, selon l’entreprise, le plus efficace sur le plan énergétique à ce jour. Grâce à un système de récupération de chaleur, il préchauffe l’oxygène pur et le gaz naturel avant la combustion, ce qui limite la perte de chaleur et réduit la consommation de gaz. Il est ainsi 25 % plus performant d’un point de vue énergétique et émet 20 % de CO2 en moins que l’ancien four.
Avec un «effectif quasiment identique», indique Raphaël Parcot, 600 tonnes de verre sortent de cette ligne de production quotidiennement, dans un processus continu. Les matières premières (sable de silice, soude, calcaire, dolomite et calcin) sont mélangées et chauffées à 1 600 °C environ.
Le verre en fusion passe ensuite dans un bassin de conditionnement où il commence à refroidir à quelque 1 200 °C puis et est coulé sur un bain d’étain en fusion. Il s’étale uniformément sur la surface de l’étain sans se mélanger, formant un ruban parfaitement plat.
À ce stade, le verre est à 600 °C et se solidifie sans se distordre. Sa température est ensuite abaissée à 50 °C où il peut passer au contrôle qualité. Les dimensions typiques des plaques de verre produites à Bascharage sont de 3,21 x 6 m jusqu’à 9 m, dans des épaisseurs de 3 à 12 mm.
Ce verre flotté est ensuite soit envoyé brut aux clients, soit laminé en interne, soit recouvert d’une fine couche de métal permettant, par exemple, de l’optimiser thermiquement ou phoniquement. Et si vous voulez un exemple concret de ce que devient le verre fabriqué par Guardian, sachez, qu’au Luxembourg, il a été utilisé lors de la construction des bâtiments de la Cour de justice de l’Union européenne ou encore à la Philharmonie.