Les modèles 5G seront-ils à la fête pour Noël ? Les fabricants comptent sur cet incontournable rendez-vous et sur leurs produits dernier cri pour relancer un marché ralenti par la crise sanitaire, même si le réseau de nouvelle génération est loin d’avoir été déployé partout dans le monde.
Chaque année, le smartphone s’offre une place de choix au pied du sapin parmi les articles « high-tech », de loin la catégorie de produits la plus plébiscitée pour faire un cadeau. Avec la sortie d’une nouvelle gamme de terminaux liée au passage à la technologie 5G, la tendance ne risque pas de s’arrêter.
En France par exemple, selon une étude du réseau de magasins Hubside, le smartphone arrive encore en tête des intentions d’achats (29%) en 2020 pour les fêtes de fin d’année devant les consoles Xbox Series et PlayStation 5 (26%), les autres produits « stars » attendus.
« Malgré les confinements en cours et les préoccupations économiques, les consommateurs de nombreux marchés du monde entier ont déplacé leurs dépenses en voyages, dîners au restaurant et loisirs, vers des produits comme l’électronique grand public. Les smartphones sont les bénéficiaires de cette transition », confirme Ryan Reith, analyste pour le cabinet IDC.
Dans un marché mondial où les ventes ont dégringolé de plus de 10% sur les six premiers mois de 2020 avec la crise sanitaire, la 5G est même perçue comme « la force motrice de l’industrie » pour relancer les ventes dès fin 2020.
« Préparer l’avenir »
Car pour en profiter, il faut s’équiper d’un smartphone compatible et d’un abonnement téléphonique dédié. De quoi pousser le consommateur à opter davantage pour un modèle 5G qu’un terminal classique dans son acte d’achat ?
« Il peut se dire: ‘Quitte à changer de smartphone maintenant, autant prendre un modèle 5G+’, estime auprès Guillaume Vaquero, analyste télécoms au cabinet Wavestone. « Même si aujourd’hui les services restent assez limités, on prépare l’avenir avec un smartphone 5G en se disant que, dans un an, ils seront un peu plus développés ».
Si seulement 13% des smartphones vendus au premier semestre 2020 dans le monde étaient compatibles avec la 5G, selon la société d’étude de marchés Canalys, les perspectives de croissance s’annoncent déjà radieuses.
Selon le cabinet Futuresource, les ventes mondiales de smartphones 5G devraient doubler en un an – de 145 millions d’unités en 2020 à 303 millions en 2021 – et atteindre le demi-milliard en 2022 (515 millions).
Depuis le lancement au printemps-été 2019 des premiers modèles 5G du sud-coréen Samsung et du chinois Huawei, tous les autres fabricants ont fait de même, Apple y compris.
Iphone, crise et prix attractif
Considéré par les analystes comme le « catalyseur » qui manquait pour lancer le boom des smartphones 5G, l’iPhone 12 a été lancé début octobre avec des prix allant de 809 à 1.609 euros. Pile au moment où les opérateurs ont proposé leurs premiers abonnements 5G à destination du grand public.
Mais si l’adoption d’une nouvelle génération de téléphonie mobile se fait d’abord par les clients « technophiles » friands de « terminaux premium », ce qui va entraîner « une adoption plus massive, ce sont les terminaux plus bas de gamme », explique Sylvain Chevallier associé au sein du cabinet BearingPoint.
En la matière, l’offre abonde grâce aux fabricants chinois comme Xiaomi ou Realme, avec des prix d’entrée à moins de 300 euros ciblant les budgets les plus modestes.
« Notre rêve est que tout le monde puisse avoir une vie meilleure grâce à l’innovation, peu importe votre nationalité, votre lieu de résidence, votre genre ou votre niveau de revenu », a exposé Xiang Wang, président de Xiaomi, lors du Web Summit.
« Nous voulons vendre ces produits (à un prix) aussi bas que possible afin de permettre à de plus en plus de gens d’en profiter », a-t-il ajouté.
Pour Sangeetika Srivastava, analyste chez IDC, « les prix compétitifs joueront un rôle essentiel dans le développement de la 5G » car, selon lui, « la crise du Covid-19 a influencé le comportement des consommateurs en les orientant vers des appareils plus économiques », dans un contexte mondial de chômage accru.
AFP