Il y a eu effectivement un petit bug informatique les 8 et 9 juillet pour les professionnels de santé avec le certificat Covid Check. MyGuichet.lu a de quoi être submergé, parfois, chiffres à l’appui.
Il y a six mois, une enquête du Statec indiquait que les services publics numériques sont très appréciés par les citoyens et les entreprises au Luxembourg. Pour réaliser leurs démarches administratives en ligne, 46 % des personnes interrogées utilisent les services de MyGuichet.lu, tandis que 40 % consultent le portail informationnel Guichet.lu, tous deux faciles à utiliser pour 90 % des personnes interrogées, âgées entre 16 et 74 ans.
Internet est le moyen privilégié pour entrer en contact avec l’État, alors parfois il y a des bugs. Comme cet après-midi du 8 juillet dernier, où nombre de professionnels de la santé ont dû s’armer de patience à cause des lenteurs de la plateforme. Dès lors, il devenait compliqué d’établir des certificats «Covid Check» que les gens attendaient pour pouvoir profiter de certaines libertés retrouvées.
«Les professionnels utilisent entretemps les anciens certificats sans code QR, dont la reconnaissance à l’étranger, n’est pas garantie», observe le député déi gréng Marc Hansen qui interroge son homonyme Marc Hansen (DP), ministre délégué à la Digitalisation, sur les origines de ce problème. Il ne faudrait pas qu’il se répète alors que la nouvelle loi covid qui vient d’être votée jeudi stipule que les autotests rapides à l’entrée des restaurants, bars et discothèques ne seront plus autorisés après une heure et la demande de tests rapides certifiés va augmenter, prédit le député, pharmacien de profession.
Pas d’affolement, MyGuichet.lu a connu des problèmes techniques internes entre les après-midis du 8 et du 9 juillet 2021 qui concernaient les démarches «Générer un Covid Check Certificat de test antigénique rapide négatif à destination des professionnels de santé». Un problème résolu depuis. Ce n’est pas le premier bug du système, on se souvient de la ruée pour les inscriptions ouvertes pour le vaccin AstraZeneca. Le système n’avait pas pu absorber toutes les sollicitations.
2 millions de démarches
Il faut admettre que le Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) a réalisé des prouesses depuis le début de la pandémie. Dans le dernier rapport d’activité, le ministre de la Digitalisation, Xavier Bettel, et le ministre délégué, Marc Hansen, soulignaient que les équipes du CTIE avaient dû faire face à des défis exceptionnels.
«En quelques jours, parfois en quelques heures, à peine, nos services ont dû répondre à des demandes urgentes et vitales de la part des entités étatiques», écrivaient-ils en évoquant des chiffres éloquents : plus de 2 000 000 de démarches ont été transmises via MyGuichet.lu au cours de l’année 2020, «ce qui établit un record sans précédent», insistaient-ils.
Ce record a été battu depuis. Plus de 47 nouveaux assistants en ligne ont pu être mis à la disposition des citoyens et des entreprises au cours de l’année 2021. Au total, plus de 2,2 millions de démarches ont été transmises via la plateforme au cours des six premiers mois de l’année 2021, autant que le volume transmis durant l’année 2020. Ce qui équivaut à une augmentation de 335 % par rapport aux transmissions réalisées par MyGuichet en 2019.
Pour permettre le télétravail aux agents de l’État, il a fallu passer de 4 500 accès VPN en janvier à un nombre dépassant les 11 000 accès en décembre. Le CTIE a également fourni l’équipement informatique pour la cellule de crise et les centres de soins avancés. Plus de 3 000 ordinateurs portables ont été distribués au cours de l’année 2020.
Il y a dix jours à peine, le ministre Marc Hansen présentait la nouvelle application MyGuichet pour les smartphones et les tablettes.
«Nous offrons ainsi aux utilisateurs de se connecter d’où ils veulent, quand ils le veulent et, dorénavant, aussi comme ils veulent», déclarait alors Marc Hansen en promettant que le nombre de démarches administratives possibles en passant par l’application irait crescendo au fil des semaines à venir.
Aucun utilisateur ne sera à l’abri d’un bug. Cela fait partie des caprices informatiques.
Geneviève Montaigu