Les cours du pétrole baissaient nettement lundi en cours d’échanges européens, pénalisés par les craintes d’un surplus d’offre. Vers 16 heures (heure locale), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 65,33 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,43 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour décembre, dont c’est le dernier jour de cotation, perdait 1,38 dollar, à 55,08 dollars, une heure après son ouverture. « La tendance principale reste baissière, les investisseurs ne croyant plus en une pénurie d’approvisionnement », ont résumé les analystes d’ActivTrades.
Alors que les prix avaient été dopés ces derniers mois par l’approche des sanctions américaines sur le pétrole iranien, jusqu’à atteindre un sommet en quatre ans début octobre, les dérogations accordées à de gros importateurs de brut iranien, comme la Chine, ont pesé sur les cours. « La croissance de l’offre des pays non-membres de l’Opep (notamment des Etats-Unis, ndlr) surpasse la croissance de la demande mondiale », a souligné Tamas Varga, analyste pour PVM, tandis que l’Agence américaine d’information sur l’Energie ne cesse de répertorier, semaine après semaine, une hausse des stocks de brut du pays.
Selon M. Varga, « la fragilité de la croissance économique mondiale » et la force du dollar tirent également les prix vers le bas. Le pétrole étant libellé en billet vert, une appréciation de celui-ci rend l’or noir plus cher pour les investisseurs utilisant d’autres devises.
La fête ne vas pas durer
Concernant les inquiétudes sur la croissance, les analystes s’interrogent sur la capacité des Etats-Unis et de la Chine à trouver un accord sur leur différend commercial, notamment lors du G20 en Argentine à la fin du mois. Néanmoins, « les pays producteurs envisagent de réduire leur production en réponse (à la baisse des prix) et nous nous attendons à ce que l’Opep s’accorde pour couper dans ses extractions lors de sa prochaine réunion le 6 décembre », a tempéré Harry Tchilinguirian, analyste pour BNP Paribas. L’Arabie saoudite a annoncé récemment une réduction de sa production de 500 000 barils par jour et a appelé à réduire l’offre mondiale d’un million de barils par jour.
AFP