Le groupe Michelin a annoncé lundi une « accélération de son plan de compétitivité » pour réaliser 1,2 milliard d’euros d’économies cumulées sur la période 2017-2020, passant par des non-remplacements de départs en retraite et davantage de production hors d’Europe.
L’objectif consiste en un « gain annuel de 300 millions d’euros entre 2017 et 2020, après un gain de l’ordre de 250 millions d’euros par an attendu sur la période 2012-2016 », a précisé le manufacturier français de pneumatiques dans un communiqué. Pour ce faire, l’entreprise « vise une réduction accrue de ses frais généraux, de 500 à 550 millions d’euros », notamment par le non-remplacement d’une partie des employés partant à la retraite.
La plus grande partie de la réduction de ces frais généraux passera néanmoins par une amélioration des modes de fonctionnement, afin de réduire les stocks (250 millions d’euros d’économie espérés) et les coûts (200 millions).
En outre, Michelin a l’ambition de réaliser « une réduction des frais industriels de 450 à 500 millions d’euros » au total sur les exercices 2017, 2018, 2019 et 2020, en poursuivant « les programmes d’amélioration mis en place depuis cinq ans ».
Parmi ces programmes, une « augmentation des capacités de production dans les zones Asie, Amérique du Nord et Amérique du Sud », la signature « de contrats de progrès de réactivité et de productivité en Europe », comme ceux conclus sur les sites industriels de La Roche-sur-Yon (Vendée) en avril et en 2015 à Roanne (Loire), assurant leur pérennité en échange d’une plus grande flexibilité et d’efforts des salariés.
Enfin, la firme au Bibendum espère une baisse du coût des matières premières « de 150 à 200 millions d’euros » pour elle sur la période « grâce à l’optimisation continue des matériaux utilisés et l’allègement des pneumatiques ».
Début 2015, après la publication d’un bénéfice net en baisse, le président de Michelin Jean-Dominique Senard avait annoncé une accélération du « plan de compétitivité » 2012-2016 dont l’objectif d’économies était passé de 1,0 à 1,2 milliard d’euros.
Plus tôt lundi, Michelin a annoncé un objectif de croissance de 20% de ses ventes de pneus à l’horizon 2020, soit « une ambition de croître plus vite que les marchés ».
Parmi les autres objectifs révélés à l’occasion d’une « journée investisseurs » figure également la volonté d’accélérer la présence de l’entreprise dans « les services et solutions développés autour du pneu pour améliorer l’efficacité de la mobilité », comme les cartes, guides et applications mobiles, mais aussi les outils de gestion de flottes.
A l’horizon 2020, « le groupe veut doubler le chiffre d’affaires de son activité services et solutions, de un milliard d’euros en 2015 à deux milliards d’euros », selon la même source. Michelin, qui veut en outre « mettre à profit la révolution numérique, simplifier les organisations et les processus et enfin, responsabiliser davantage les employés », a réalisé en 2015 un bénéfice net en hausse de 12,8% à 1,16 milliard d’euros, tandis que son chiffre d’affaires a atteint 21,2 milliards d’euros, en progression de 8,4%.
Le Quotidien / AFP