Le marché automobile européen a bondi de 16% en mai par rapport au même mois de 2015. Le Luxembourg fait mieux avec une augmentation de 18,4%.
En absorbant 1,29 million d’unités, le marché des voitures particulières neuves dans l’Union européenne retrouve presque son niveau de mai 2008, avant la profonde crise traversée par le secteur, a remarqué l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) dans un communiqué.
Parmi les pays ayant tiré la croissance le mois dernier figurent l’Italie (+27,3 %), la France (+22,3 %) et l’Espagne (+20,9 %), selon la même source. La très forte progression en France, connue depuis début juin, avait été surtout attribuée à un effet de calendrier, mai 2016 ayant compté trois jours ouvrables de plus que le même mois de 2015. Au Luxembourg, la hausse entre les mois de mai 2015 et 2016 a été estimée à 18,4 %. Sur les cinq premiers mois de l’année, l’augmentation est de 9,8 %, signe que le marché automobile luxembourgeois se porte plutôt bien.
Il n’empêche que les 16 % observés le mois dernier permettent au marché automobile de l’UE d’atteindre un rythme de croissance de 9,9 % depuis début 2016, supérieur aux 9,3 % enregistrés pour tout 2015. Le marché avait alors atteint 13,7 millions d’unités.
Près des 15 millions de véhicules
Début juin, l’ACEA avait déjà pris acte de cette croissance supérieure à ses attentes initiales, faisant passer de 2 à 5 % son pronostic pour l’année en cours. Cela signifierait plus de 14 millions de voitures neuves mises sur les routes du Vieux Continent en 2016, encore loin toutefois des 15,5 millions d’avant la crise.
Toutefois, a expliqué Jean-François Belorgey, expert du marché automobile au sein du cabinet EY, «en 12 mois glissants nous sommes déjà à 14,5 million d’unités, et cela augmente de 100 000 à 200 000 voitures en cumul pratiquement tous les mois». Pour lui, sauf ralentissement brutal, «nous allons largement dépasser les 14,5 millions et sans doute nous rapprocher des 15 millions en fin d’année». Outre le phénomène de rattrapage qui se produit en Italie et en Espagne, deux marchés très affectés par la crise financière et mondiale de 2008-2013, Jean-François Belorgey note une «tendance générale de dynamisme» qui doit beaucoup selon lui au «crédit peu cher».
Côté constructeurs, Volkswagen (VW) a vu ses immatriculations progresser de 9,3 %. Il est resté le premier au palmarès des ventes en mai, avec 24 % de part de marché. Mais le groupe allemand, en butte au scandale des moteurs diesel truqués, a perdu 1,5 point par rapport à 2015. Sa principale marque, Volkswagen, a particulièrement souffert, ne croissant que de 4,1 % soit le quart de la tendance générale.
En mai, le groupe Renault a coiffé au poteau son rival français PSA, la progression de ses immatriculations de 28,7 % lui permettant de régner sur 10,6 % du marché européen. Les voitures ornées du losange ont progressé de 35,5 % et Dacia a gagné 13 %. PSA a quant à lui vu ses immatriculations croître de 18,7 %, chacune de ses marques (Peugeot, Citroën et DS) évoluant à ce rythme à deux décimales près. Le groupe, assis sur 10,5 % du marché en mai, se console en restant devant Renault en volume sur cinq mois, même s’il progresse moins (+8,1 %) que son concurrent de Boulogne-Billancourt (+10,7 %).
Opel progresse
Depuis début 2016, le groupe VW a progressé à un rythme inférieur de moitié au marché (+5,1 %) et vu logiquement sa part dans les immatriculations s’effriter, de 1,1 point à 23,8 %. Ford est lui aussi en retrait tant sur le mois (+7,9 %) que sur le début de l’année (+6,9 %) et descend en volume à la sixième place le mois dernier derrière Fiat Chrysler (FCA) et Opel, même si le groupe à l’ovale bleu reste quatrième sur cinq mois.Dopé par Fiat et surtout Jeep, FCA a écoulé 25,7 % de voitures en plus en mai, et 18,1 % de plus depuis début 2016 par rapport aux même périodes de 2015. Opel (General Motors), après une passe difficile en 2014/2015, progresse quant à lui à un rythme légèrement supérieur à la tendance depuis janvier, à +10,2 %.
Suivent deux spécialistes du haut de gamme à l’allemande: BMW et Daimler. Le groupe bavarois (BMW et Mini) surclasse son éternel rival de Stuttgart en volume mais perd un peu de son avance sur cinq mois, progressant de 13,8 % contre 15,1 % pour la firme à l’Étoile (Mercedes et Smart). Autres rivaux, les japonais Toyota et Nissan. Le n° 1 mondial domine le duel en volume et gagne 8,6 % d’immatriculations depuis janvier, le partenaire de Renault étant l’un des rares à régresser
(-0,9 %). En bas de tableau, sous les 1,5 % de part de marché, un autre japonais, Mazda, progresse de 29,4 % depuis le début de l’année, tandis que Jaguar-Land Rover (groupe indien Tata) est à +33,6 % et Honda à +32,4 %.