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Malgré la crise, l’emploi en progression au Luxembourg


L’une des explications est le «potentiel élevé de télétravail» des emplois du pays. (illustration Editpress)

L’emploi se porte bien au Grand-Duché. Très bien même.

En 2020, en pleine crise sanitaire due au Covid-19, il a même continué de progresser (+2 % par rapport à 2019) alors qu’au sein de l’Union européenne il a connu l’an passé une contraction de 1,5 %.

«Le Luxembourg est en 2020 un des trois pays européens à avoir enregistré une variation annuelle positive de l’emploi. «Ceci ne signifie pourtant pas que l’emploi luxembourgeois n’aurait pas été frappé par la crise», précise le Statec dans son «Regards» rendu public lundi. «Au 2e trimestre, l’emploi a en effet diminué (-0,5 % sur un trimestre, données désaisonnalisées), même s’il a repris une trajectoire ascendante par la suite. Parmi les pays pour lesquels des données désaisonnalisées de l’emploi sont disponibles, le Luxembourg est le seul à avoir dépassé au 3e trimestre le niveau d’emploi du 1er trimestre 2020.»

«La croissance de l’emploi luxembourgeois ne provient pas d’une seule branche isolée, elle s’inscrit comme un phénomène relativement généralisé à l’ensemble de l’économie, poursuit le Statec. Dans seulement 2 branches sur 10, la variation annuelle de l’emploi est négative au Luxembourg (agriculture et industrie), alors que dans l’ensemble de l’UE, l’emploi a baissé dans 7 branches. Les plus fortes hausses au Luxembourg concernent la branche « administration publique, enseignement, santé et action sociale », les activités immobilières et la construction. Dans ces branches, comme dans la plupart des autres, le Luxembourg se trouve parmi les pays avec les plus fortes hausses de toute l’UE.»

À la deuxième place

L’institut de statistiques complète en rappelant que «déjà avant la pandémie, le marché du travail luxembourgeois était l’un des plus dynamiques en Europe, avec une croissance annuelle moyenne de 3,4 % entre 2016 et 2019, contre +1,3 % au niveau européen». «Si l’on considère la différence d’évolution de l’emploi en 2020 avec les années précédentes – ce qui revient à mesurer d’une certaine manière l’ampleur du freinage – le Luxembourg se situe toujours très favorablement, en deuxième place avec la Belgique et derrière la Pologne», précise-t-il.

Le Statec poursuit en notant qu’«au Luxembourg, dans beaucoup de branches, l’emploi a augmenté alors que les heures se sont repliées». «Au Luxembourg, la différence entre la variation de l’emploi et celle des heures est particulièrement importante pour la branche « commerce, transport et Horeca », suivie de la construction et de l’industrie, qui sont les branches où les heures ont diminué le plus, détaille-t-il. À l’opposé, l’écart est le plus petit dans les branches où les heures ont bien résisté, telles que l’administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale ou les activités financières et d’assurance, où il y avait très peu (voire pas du tout) de chômage partiel. L’écart variable entre l’évolution de l’emploi et celle des heures travaillées au niveau des pays peut refléter des différences tant en termes d’activité que de mesures de soutien. En effet, les pays où l’activité a bien résisté ont probablement un besoin plus faible de soutien à l’emploi et en conséquence un moindre écart entre le taux de variation des heures et celui de l’emploi.»

En outre, pour expliquer la progression de l’emploi dans le pays en 2020 en pleine crise sanitaire, le Statec avance le fait que «l’activité a mieux résisté, car elle a notamment bénéficié de moindres restrictions sanitaires», mais également le fait que le pays a « moins de contrats temporaires et moins d’emplois vulnérables et donc un potentiel élevé de télétravail». Enfin, le Statec estime que «des mesures de soutien telles que le chômage partiel ont aidé à garder des personnes en emploi, mais l’ampleur variable de ce soutien est insuffisante pour expliquer les divergences d’évolution de l’emploi entre le Luxembourg et les autres pays européens».

LQ