La société LuxTrust, spécialisée dans le domaine de l’identification numérique et de la signature électronique, a fêté cette semaine ses dix ans d’existence. Elle nourrit des ambitions au-delà du territoire national et annonce l’engagement de 16 nouveaux employés en 2016.
Tout le monde connaît le token. Ce petit boîtier avec son bouton gris clair, qui, lorsqu’on appuie dessus, allume un écran sur lequel s’affichent des chiffres (le One Time Password, OTP), est marqué de l’estampille «LuxTrust».
La société éponyme a fêté, en début de semaine, ses dix ans au château de Septfontaines. L’aventure «LuxTrust» a véritablement commencé en 2005. « Elle est née (NDLR : en l’an 2000) de l’initiative de l’État luxembourgeois qui s’est associé aux grandes banques de la Place », explique Stéphane Ries, le directeur général. Par «établissements financiers de la Place», on entend la Spuerkees (BCEE), la Banque internationale à Luxembourg (BIL), la BGL BNP Paribas, la Banque Raiffeisen et la Société nationale de crédit et d’investissement Luxembourg (SNCI). S’ajoutent Post, la Chambre de commerce, la Bourse de Luxembourg, la Société nationale de certification et d’homologation (SNCH) et, plus surprenant, la Société nationale de circulation automobile (SNCA), lit-on sur le site internet de l’entreprise.
Un «help desk» important
En outre, elle compte, entre autres, comme partenaires : la société Cetrel, spécialisée dans l’acquisition et l’émission de cartes de crédit, Clearstream Services, Hitec Luxembourg SA ainsi qu’EBRC, une société opérant dans le domaine des technologies et services de l’information. Il y a dix ans, la « société commerciale classique » comme Stéphane Ries la définit, était installée dans les locaux de la Chambre de commerce.
Cinq ans plus tard, l’équipe quitte le Kirchberg et prend ses quartiers dans un bâtiment de la zone industrielle de Capellen; Stéphane Ries prend la barre du navire au mois de mai. Spécialisée dans le domaine de l’identification numérique et la signature électronique, elle compte aujourd’hui « 40 collaborateurs », indique Stéphane Ries. Lors de la soirée d’anniversaire, il a été annoncé que LuxTrust engagerait 16 collaborateurs supplémentaires.
L’entreprise compte plusieurs départements : l’informatique, la sécurité, l’administratif et financier, ainsi entité dédiée aux activités commerciale. Le «help desk» est considéré comme l’un des plus importants.
Grâce à la signature électronique, il est possible d’accéder à son compte en banque, de déclarer ses revenus ou encore de conclure un achat en ligne. Mais avant d’obtenir un certificat et d’utiliser le token, le client doit être identifié physiquement. En pratique, « les clients doivent avoir un abonnement et se présenter à une autorité d’enregistrement », précise Stéphane Ries. L’autorité peut être une banque, la Chambre de commerce ou LuxTrust. Actuellement, « huit banques proposent le token, deux vont arriver en plus », assure-t-il sans préciser de quels établissements bancaires de la Place il s’agit.
Un bénéfice similaire à 2014
À la question du bilan à tirer de ces dix années d’activité, le directeur général répond que « la mission est accomplie ». LuxTrust compte « plus de 400 000 utilisateurs au Luxembourg et dans la Grande Région », poursuit-il. Au niveau des chiffres, la société avait communiqué à la mi-mai ses résultats financiers pour l’année 2014. Le chiffre d’affaires était en hausse de 25 %. Le bénéfice net avait bondi de 50 % pour atteindre 1,754 million d’euros. Stéphane Ries espère que son entreprise atteindra cette année « un bénéfice similaire à 2014 ».
Avec le développement du «mobile banking», il était nécessaire de créer une application pour smartphone et tablette. Elle est en cours de préparation. Ce sera « peu ou prou la même chose que le token physique », soutient le directeur général. « Le token physique ne va pas disparaître. » En plus de ses activités au Grand-Duché, LuxTrust aimerait bien concrétiser ses ambitions de développement à l’international. Pour le moment, elle intervient en Afrique à la demande d’une agence gouvernementale qui voulait mettre en place un système similaire au sien.
Aude Forestier