La Chambre des métiers a présenté, jeudi, les résultats d’une enquête portant sur le niveau de digitalisation des entreprises artisanales, ainsi que le renforcement de ses activités visant à les accompagner.
Depuis ses débuts, au mois de janvier 2018, le service eHandwierk de la Chambre des métiers a accompagné plus de 270 entreprises dans leur transition numérique.
Dans ce cadre, plus de 2 000 participants ont pris part aux 42 conférences, ateliers, webinaires et visites, que le service a organisés au sujet de la digitalisation. À la fin de l’année dernière, la Chambre des métiers a par ailleurs mené une enquête sur la digitalisation dans les entreprises artisanales au Luxembourg, avec pour objectif d’identifier les démarches numériques mises en œuvre par les entreprises artisanales, jusqu’à présent.
Le ministre Lex Delles salue cette évolution
Ainsi, quatre thématiques ont été abordées dans le contexte de cette dernière enquête, qui faisait suite à une précédente étude de 2017, à savoir la présence effective en ligne des entreprises, leur utilisation d’outils numériques au quotidien, la sécurité informatique, ainsi que l’avis du secteur au sujet des principaux futurs défis.
Et les résultats se sont avérés plus qu’encourageants : en effet, les chiffres montrent que les efforts des deux dernières années ont porté leurs fruits. Il a été constaté que les entreprises artisanales ont fait des avancées dans l’adoption des outils digitaux, au quotidien. De manière générale, l’enquête révèle qu’elles semblent mieux informées sur les différents aspects de la transformation digitale et les moyens de soutien à leur disposition.
Variété des outils numériques, mais…
De quoi donc ravir le ministre des Classes moyennes, Lex Delles, présent jeudi à la Chambre des métiers, lequel s’est forcément félicité de cette évolution particulièrement positive, décrite dans l’étude en question, intitulée «La digitalisation dans l’artisanat : bilan et perspectives». Malgré ces bons points, des efforts considérables restent néanmoins à réaliser, sur la base des indications pré-Covid relevées.
Ainsi, le taux de présence en ligne n’a pas augmenté depuis l’année 2017 et la moitié des entreprises n’utilise pas encore les moyens de marketing gratuits offerts par internet : réseaux sociaux, Google my Business… etc. En effet, seulement 10 % des entreprises artisanales vendaient leurs produits ou services en ligne.
Toutefois, si certains outils digitaux ont été adoptés à travers tous les secteurs (applications mobiles, services bancaires en ligne, gestion numérique des clients), les artisans n’ont pas encore reconnu à leur juste valeur le potentiel d’autres outils, tels que la gestion numérique de l’inventaire, la géolocalisation, l’eGouvernement, l’accès à distance, le pilotage de performance…Les processus de production numériques (machines CNC, impression 3D, robots, etc.) peinent également à s’imposer, même si certains secteurs (parachèvement, communication…) sont plus actifs que d’autres.
La pandémie témoin de l’importance du digital
Les connaissances des entreprises en matière de cybersécurité et de protection des données ont, de leur côté, beaucoup évolué ces dernières années, mais des lacunes importantes restent à combler, surtout en ce qui concerne la formation du personnel. Parmi les plus grands défis, les entreprises artisanales citaient les prix de vente toujours plus bas qui réduisent considérablement leur marge, ainsi que la concurrence de l’e-commerce et des chaînes internationales.
Par ailleurs, la pandémie de Covid-19 et le confinement ont montré quelle importance revêt la digitalisation quand il s’agit tout d’un coup de gérer une entreprise avec des contacts clients et salariés réduits. Cette crise a particulièrement frappé les entreprises artisanales, souligne la Chambre des métiers, qui doivent faire preuve de résilience et d’esprit d’innovation pour mener à bien leur relance. Pour les accompagner lors de ce défi, la Chambre des métiers a lancé toute une panoplie d’initiatives dans le numérique :
– organisation de webinars sur les opportunités de la digitalisation, comme le travail à distance, mais également ses défis, comme la cybersécurité,
– coopération avec la House of Entrepreneurship et Luxinnovation pour développer un nouveau programme de digitalisation tout-en-un pour l’artisanat, le «Fit 4 Digital Package Artisanat»,
– renforcement de coopérations avec des partenaires stratégiques existants, entre autres Digital Luxembourg, Letzshop et Securitymadein.lu,
– mise en ligne d’articles et de conseils sur une bonne présence en ligne, que ce soit sur les réseaux sociaux, Letzshop ou d’autres plateformes en ligne luxembourgeoises.
En définitive, si l’enquête et le confinement ont montré qu’il y a encore une marge de progression dans certains domaines tels que l’automatisation de processus, la maintenance et le conseil à distance ou les formations virtuelles, la Chambre des métiers demande à ce que le secteur soit soutenu dans ses efforts par une adaptation du cadre réglementaire, notamment en accélérant la simplification administrative et l’extension de l’eGouvernement, ou encore en renforçant le soutien aux investissements dans le numérique ainsi que les compétences digitales surtout des petites et micro-entreprises.
Claude Damiani
Service eHandwierk : par courriel à ehandwierk@cdm.lu ou par téléphone au 42 67 67 306 ou 42 67 67 305. Le site www.yde.lu/ehandwierk, permet, lui, aux entreprises de trouver une multitude d’informations sur la numérisation, ainsi qu’un autodiagnostic en ligne gratuit.