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Luxembourg : nuage noir sur l’évaluation du chômage


Dan Kersch, le nouveau ministre du travail, annonce que les chiffres sur l'évaluation du taux de chômage vont mécaniquement changer dans le mandat avec les réformes européennes (Photo : Editpress).

Avec les changements européens qui se profilent sur la prise en charge des chômeurs frontaliers, le Luxembourg va probablement devoir revoir ses annonces officielles de taux de chômage… qui pour le moment, ne comptabilisent pas les frontaliers, qui représentent pourtant 46% des actifs du pays.

Ces derniers mois, l’évolution du chômage a été plutôt positive au Grand-Duché. Pas plus tard que lundi, l’Adem a annoncé (encore) une baisse de 12,5 % du nombre de demandeurs d’emploi entre décembre 2017 et décembre 2018. Il continue cependant à planer un nuage noir sur l’évolution du chômage. En cause : l’obligation qui pèsera sur le Luxembourg d’enregistrer et indemniser les travailleurs frontaliers qui perdraient leur emploi après 12 mois d’activité au Grand-Duché. Très controversée, cette mesure devrait devenir une réalité d’ici 2024/2025.

De 15 000 à 30 000 chômeurs ?

Le nombre de demandeurs d’emploi pourrait passer de 15 000 à près de 30 000. Faudrait-il du coup parler d’un taux de chômage réel à plus de 10%, au lieu des 5,3% retenus aujourd’hui ? Tout n’est pas si évident, comme nous l’expliquions dans un article paru en novembre déjà. Puisque le taux de chômage se calcul par rapport à une population active de référence. Et quelle population active de référence retenir dans la Grande-région ? Reste que mécaniquement, le taux de chômage annoncé ne sera plus si faible.

Toujours est-il que «la baisse actuelle du chômage est donc à relativiser, note Dan Kersch. Avec la prise en compte des frontaliers, le taux de chômage va augmenter, même si on ne comptera pas plus de demandeurs d’emploi résidents.»

David Marques et LQ