La crise sanitaire a provoqué un déficit supplémentaire de 2,6 milliards d’euros.
«Nous avons enregistré un déficit de 2,6 milliards d’euros au cours de la crise, un déficit qui n’était pas prévu.» Voici un des principaux constats du ministre des Finances, Pierre Gramegna, vendredi, lors de la présentation de l’évolution budgétaire aux membres de deux commissions parlementaires (Finances et Budget, Contrôle de l’exécution budgétaire).
Les chiffres présentés en détail par le ministre des Finances montrent clairement l’impact de la crise liée à la lutte contre le Covid-19 sur les recettes et dépenses de l’État : les dépenses de l’Administration centrale ont augmenté de +21,9 % par rapport à juin 2019, soit un plus de 2,05 milliards d’euros; les recettes de l’Administration centrale ont chuté de -12,1 % par rapport à juin 2019, soit une baisse de -1,2 milliard d’euros.
Dans le détail, les chiffres montrent entre autres une hausse des coûts salariaux de 237 millions par rapport aux six premiers mois de l’année précédente. En plus d’un recrutement renforcé en général, une réserve sanitaire de 1 700 personnes a été mise en place pendant la crise sanitaire.
La dette publique de l’administration publique se chiffre à environ 15 milliards d’euros, ce qui correspond à 25,4 % du PIB, 30 % étant la limite prévue par le programme de coalition. Sans crise, la dette serait de 18 % par rapport au PIB, selon Pierre Gramegna. Tant que la dette reste sous ce seuil, le «triple A» du Luxembourg ne serait pas impacté, toujours selon le ministre des Finances.
Au cours de l’échange en commission parlementaire, les députés se sont notamment intéressés à la politique d’emprunt. En plus de l’emprunt sur 2,5 milliards d’euros, l’État a eu recours à un nouvel instrument qui est celui des certificats de trésorerie. Ces derniers ont permis d’emprunter 350 millions d’euros jusqu’au mois de décembre à taux négatifs et à très court terme. Les députés de l’opposition ont demandé à être informés à l’avenir sur le recours à cet instrument. En réponse à une question des députés, Pierre Gramegna a confirmé que l’État devra contracter un autre emprunt (un «emprunt soutenable») au cours de la deuxième moitié de l’année 2020.
LQ