Les chèques-repas seront dès 2014 digitalisés et utilisés de manière plus flexible, avait annoncé le gouvernement la semaine dernière. Une modernisation qui n’est pas complètement du goût de l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC).
«Ce qui semble être une bonne chose en soi présente plusieurs écueils», écrit ce jeudi l’ULC à propos de la réforme des chèques-repas décrite par le ministère des Finances et l’Horesca, vendredi dernier. Notamment, la digitalisation complète des chèques-repas.
En 2024, le chèque-repas vaudra 15 euros
«Les titres-restaurant sous forme numérique ne sont pas nouveaux, rappelle l’ULC. De nombreux salariés utilisent déjà aujourd’hui des solutions par carte ou par application pour smartphone, ce qui présente des avantages tout à fait pratiques – notamment parce qu’il est possible de payer de petits montants par carte ou par app sans que cela donne lieu à des discussions sur les différences de montant ou le remboursement en monnaie.»
Mais là où le bât blesse, selon l’association, c’est que cette future numérisation complète semble surtout avoir comme objectif la surveillance complète du système. Or, pour l’ULC, il serait préférable d’effectuer des contrôles inopinés dans certains magasins, pour être certain que les tickets-repas servent bien à acheter des denrées alimentaires. «Les aliments que les utilisateurs achètent avec leurs chèques-repas ne concernent personne, ni le gouvernement ni l’Horeca. Nous demandons donc l’abandon de ces contrôles prévus ou le maintien des chèques papier – en particulier pour toutes les personnes qui ne veulent pas être réduites à l’état de citoyens transparents», explique Nico Hoffmann, président de l’ULC.
Autre point de la réforme contesté : le renforcement du pouvoir d’achat promis par la ministre des Finances en passant les chèques-repas à 15 euros l’unité. Il est, selon l’association, «tout au plus théorique. L’augmentation prévue de la valeur des chèques à 15 euros ne profitera finalement qu’aux salariés dont les employeurs sont prêts à payer les chèques plus chers». « Pour
tous ceux qui continueront à recevoir des chèques-repas de 10,80 ou 8,40 euros à partir de 2024, il est même à craindre que leur pouvoir d’achat diminue, car certains établissements de restauration devraient adapter leurs prix, du moins en partie, à la valeur plus élevée des chèques», a encore déclaré Nico Hoffmann.
Ce n’est pas la première fois que l’ULC prend position sur les chèques-repas. En novembre 2022, elle avait demandé de l’équité et de la clarté en ce qui concerne les chèques-repas, certaines enseignes refusant de les prendre, voire de rendre la monnaie.