Le groupe aérien Lufthansa a annoncé jeudi qu’il allait mettre plus de 60% de ses salariés au chômage partiel pour faire face à la chute drastique du trafic aérien, conséquence de la pandémie de coronavirus.
Lufthansa « a inscrit ou compte inscrire » 87.000 de ses 135.000 salariés à des dispositifs de chômage partiel dans les pays où il opère, dont 62.000 en Allemagne, a précisé un porte-parole du groupe. Le groupe a également annoncé le prolongement de son plan de vol d’urgence, qui devait durer jusqu’au 19 avril, supprimant la quasi-totalité de ses liaisons aériennes jusqu’au 3 mai. L’entreprise, qui détient notamment les compagnies aériennes Austrian et Brussel Airlines, Eurowings et Swiss, est touchée de plein fouet par la pandémie de coronavirus qui entraîne l’arrêt quasi-total du trafic aérien dans plusieurs régions.
Elle avait déjà annoncé vendredi son intention de mettre au chômage partiel 31.000 salariés de sa compagnie Lufthansa en Allemagne au moins jusqu’au 31 août. Jeudi, elle n’a pas précisé jusque quand le chômage partiel s’appliquerait au reste des salariés concernés. Dernier accord nécessaire, la direction s’est entendue mercredi avec les représentants des pilotes de Lufthansa et Germanwings pour mettre au chômage partiel 4.500 personnes. Lufthansa a drastiquement a réduit ses capacités de transport, soit le nombre de sièges proposés sur ses avions, à seulement 5% et garde au sol 700 de ses 763 avions, entreposés dans plusieurs aéroports et notamment sur une piste d’atterrissage à Francfort.
Dans le cadre d’un plan d’urgence, le groupe n’assure plus que 18 vols longs courriers par semaine, ainsi qu’une cinquantaine de vols quotidiens reliant Francfort et Munich aux « principales villes d’Allemagne et d’Europe », du jamais vu depuis les années 50. Sa filiale autrichienne Austrian Airlines qui n’opère plus aucun vol, sauf rapatriements, a elle aussi annoncé jeudi une prolongation de ces mesures jusqu’au 3 mai. L’Allemagne a récemment assoupli les règles de son dispositif de chômage partiel afin d’aider les entreprises à faire face aux conséquences économiques de la pandémie, aussitôt imité par plusieurs pays européens, dont la France et le Royaume Uni.
LQ / AFP