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Lufthansa taille dans sa flotte et ferme Germanwings


700 des 763 avions sont actuellement cloués au sol. (photo AFP)

Le géant allemand du transport aérien Lufthansa va durablement réduire la taille de sa flotte, se séparant d’une quarantaine d’avions, et fermer sa filiale Germanwings, la pandémie de coronavirus ayant mis ses opérations passagers quasiment à l’arrêt, a annoncé le groupe mardi.

Le directoire « ne s’attend pas à un retour rapide du secteur du transport aérien au niveau d’avant la crise », a expliqué la compagnie dans un communiqué. La « levée totale des restrictions de voyage durera des mois » et le retour de la demande à la normale « des années », précise Lufthansa. Le groupe n’a pas détaillé l’impact sur l’emploi de cette restructuration mais a promis que « l’objectif » était de « garder le plus d’emplois possible ».

Des discussions avec les syndicats doivent « démarrer rapidement », selon Lufthansa. Confronté à la chute drastique du trafic aérien résultant de la pandémie, le groupe compte « réduire de manière permanente des capacités » de transport: au moins 42 avions court, moyen et long-courriers seront retirés de la flotte composée de 763 machines actuellement. Cela inclut six Airbus A380 dont la vente au constructeur était « de toute façon prévue à partir de 2022 », précise Lufthansa. Onze Airbus A320, sept A340-600 et cinq Boeing 747-400 vont être retirés de la flotte de la compagnie éponyme Lufthansa tandis qu’Eurowings doit perdre dix A320.

Capacité de transport réduite à 5%

« Les opérations de vol de Germanwings vont être arrêtées », ajoute la compagnie dans un communiqué. Depuis plusieurs années déjà, Germanwings n’était plus une compagnie à part entière mais intégrée dans la filiale low-cost Eurowings de Lufthansa, et le groupe avait annoncé précédemment son intention de faire disparaître la filiale.

Les syndicats se sont inquiétés lundi que la suppression de Germanwings s’accélère sous prétexte de la pandémie, dénonçant dans une lettre ouverte le « sacrifice de certains » dans la restructuration. « Aucune filiale de Lufthansa n’est responsable de la crise », ont écrit les syndicats du groupe, évoquent le « danger existentiel » auquel sont confrontés les employés.

Avec 87 000 employés au sein de la compagnie, plus de 60% du personnel sont ou seront inscrits au chômage partiel, dont 62 000 en Allemagne. La quasi totalité des vols passagers sont supprimés dans le cadre d’un plan d’urgence en place au moins jusqu’au 19 avril. La capacité de transport, soit le nombre de sièges proposés sur ses avions, a été réduite à seulement 5% et 700 des 763 avions sont actuellement cloués au sol, entreposés dans plusieurs aéroports.

LQ/AFP