Les autorités européennes ont accepté le rachat de participation d’ITA Airways par Lufthansa.
Bruxelles a annoncé hier son feu vert sous conditions à la prise de participation du groupe allemand Lufthansa dans la compagnie aérienne italienne ITA Airways (successeur d’Alitalia), impliquant l’abandon de certaines liaisons pour préserver la concurrence. L’État italien et Lufthansa avaient signé en mai 2023 un accord permettant au géant allemand, premier transporteur aérien européen, d’acquérir une participation de 41 % dans la compagnie publique née des cendres d’Alitalia, avec l’option de monter à 100 % à moyen terme.
Mais la Commission européenne avait ouvert en janvier une «enquête approfondie» sur l’opération, s’alarmant d’une possible réduction de concurrence sur plusieurs liaisons court-courrier et long-courrier à destination et au départ de l’Italie.
«Un grand succès européen»
Or Lufthansa et le gouvernement italien – qui restera au moins dans l’immédiat l’actionnaire majoritaire – «ont présenté un ensemble de mesures correctives (…) répondant pleinement aux problèmes de concurrence identifiés», a indiqué l’exécutif européen, approuvant donc l’acquisition pour peu que ces engagements soient tenus. Le ministre italien de l’Economie a salué «un grand succès européen», advenu au terme de plus d’un an d’intenses tractations.
En octobre 2021, Alitalia s’était éteinte pour laisser place à ITA Airways, dans un marché aérien qui peinait à se relever des turbulences de la pandémie de coronavirus. Placée sous administration publique en 2017, Alitalia avait cumulé des pertes de 11,4 milliards d’euros entre 2000 et 2020. Bruxelles avait approuvé le lancement de la nouvelle compagnie et autorisé un nouveau financement public de 1,35 milliard d’euros, à condition qu’ITA finisse par voler à terme de ses propres ailes.