Le gouvernement britannique a ordonné mercredi un réexamen complet du projet de ligne à grande vitesse HS2, dont le coût prévisionnel colossal fait grincer des dents.
Cette ligne doit être opérationnelle en 2026 et permettre de relier Londres à Birmingham au centre de l’Angleterre en cinquante minutes, – contre une heure et demie actuellement – avant une extension prévue plus au nord jusqu’à Manchester.
Le coût du projet est estimé actuellement à 56 milliards de livres (61 milliards d’euros), mais la presse britannique a rapporté le mois dernier que ce budget risquait d’être largement dépassé. « Le Premier ministre est convaincu de l’apport économique potentiel des infrastructures de transport (…) mais les coûts et bénéfices de ces investissements doivent être étudiés de près », a explique le ministre des Transports Grant Shapps dans un communiqué. « C’est la raison pour laquelle nous lançons une étude indépendante et rigoureuse de HS2 », a-t-il ajouté.
Cette étude sera dirigée par Douglas Oakervee, un poids lourd du secteur, ancien président de HS2 et auparavant d’un autre vaste projet ferroviaire, celui de Crossrail à Londres.
Projet qui sera modifié ou stoppé
Il devra examiner les bénéfices attendus, les coûts et l’ampleur du projet, ainsi que ses liens avec d’autres projets ferroviaires envisagés dans le nord de l’Angleterre. Ceci fait, il rendra son rapport au Premier ministre dès cet automne, « avec un avis clair sur l’avenir du projet ». En d’autres terme, ce rapport indiquera au gouvernement si HS2 doit se poursuivre, s’il doit être modifié ou s’il doit être arrêté.
Depuis son arrivée au 10, Downing Street au mois de juillet, Boris Johnson a remis en question quelques projets d’infrastructure coûteux. Il a annoncé par ailleurs de nouvelles dépenses notamment pour renforcer les forces de l’ordre, dans un contexte budgétaire sous pression avant le Brexit. En attendant la remise du rapport, « des travaux préparatoires limités se poursuivront sur le projet », a ajouté le ministre des Transports.
Les premiers travaux de HS2 ont en effet déjà démarré et plusieurs contrats ont été attribués, y compris à des groupes français comme Vinci et Eiffage. Dans le même temps, le ministère des Transports a attribué mi-août l’exploitation de la ligne de train qui relie Londres au nord-ouest de l’Angleterre et qui sera remplacée par HS2 une fois celle-ci entrée en vigueur à partir de 2026. L’exploitation de cette ligne, puis de HS2, a été confiée à un consortium constitué du groupe britannique FirstGroup et de l’italien Trenitalia.
LQ/AFP