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Logement abordable au Luxembourg : premier bilan


Le rapport présenté par Henri Kox est accessible à tous via le site du gouvernement. (photo Julien Garroy)

Le ministre du Logement, Henri Kox, a présenté jeudi le premier rapport du Fonds spécial de soutien au logement, destiné à réaliser plus de logements à prix abordable sur le territoire.

Opérationnel depuis avril 2020, le Fonds spécial de soutien au développement du logement a été mis en place par le gouvernement dans le but de dynamiser la production de logements abordables, tout particulièrement ceux destinés à la location. Une production indispensable quand on sait que les prix du patrimoine immobilier augmentent de plus de 10 % par an.

Le ministre du Logement, Henri Kox, a présenté jeudi le premier rapport de ce Fonds spécial, qui indique le nombre de projets de logements subventionnés en cours de réalisation ou de planification ainsi que les budgets envisagés et les montants engagés, «pour une plus grande transparence des investissements publics dans le développement du logement abordable».

Le rapport annuel du Fonds est en effet accessible aussi bien aux députés qu’au grand public qui souhaiteraient connaître le détail de ces investissements à travers les aides à la pierre accordées aux projets de logements abordables réalisés tant par les promoteurs publics que par les promoteurs privés à vocation sociale et connaître l’évolution des grands projets d’envergure (à noter que 70 % des logements abordables dans l’inventaire du Fonds spécial sont réalisés par les deux promoteurs publics, la SNHBM et le Fonds du logement).

«Le Fonds spécial est l’instrument financier qui accompagnera le changement systémique nécessaire, et déjà entamé, vers la réalisation du droit au logement pour toutes et tous. Ce changement est impératif pour donner une perspective au nombre croissant de ménages à la recherche d’un logement payable. C’est le garant de la cohésion sociale du pays», a rappelé le ministre lors de sa conférence de presse.

Location ou vente emphytéotique

Fin décembre 2020, le Fonds enregistrait déjà 300 projets représentant plus de 3 125 logements en cours de réalisation (nouvelles constructions ou rénovations) pour un coût total de 514 millions d’euros. En 2020, le Fonds a dépensé 96 millions d’euros.

Ces logements sont situés dans 59 communes, même si pour des raisons évidentes de concentration de population, les principaux pôles de logements abordables se retrouvent à Luxembourg et Esch-sur-Alzette ainsi qu’à Pétange, Differdange et Contern. 40 % des logements sont déjà achevés. 53 % des logements réalisés étaient destinés à la location abordable et 47 % à la vente emphytéotique (contrat de location très long, en général 99 ans).

Le loyer de ces logements sera évalué en fonction des ressources des ménages. Il pourrait équivaloir à 10 % à 35 % des revenus «afin de permettre une vie décente aux personnes», a souligné le ministre Henri Kox.

Le gouvernement a pour sa part investi près de 100 millions d’euros dans la réalisation de logements abordables. Un montant qui sera doublé au cours des cinq prochaines années, annonce le ministère. L’État prévoit en effet la création de plus de 4 000 logements abordables d’ici 2025, tous bailleurs confondus. En moyenne, ce sont donc 860 logements qui pourraient être livrés chaque année. De nouvelles conventions avec les promoteurs devraient toutefois être signées d’ici 2025 qui permettront d’obtenir 8 200 logements supplémentaires. L’État indique par ailleurs avoir acquis 1 300 ares pour un montant de 28 millions d’euros, ce qui pourrait «potentiellement» permettre de construire quelque 400 logements.

«Une offensive du logement abordable et durable» à laquelle les communes sont invitées à participer. À cet égard, deux outils supplémentaires devront les aider dans cette démarche, a rappelé Henri Kox : le Pacte logement 2.0 pour le conseil et la création de logements abordables, mais aussi le nouvel article 29 bis de la loi sur l’aménagement communal. Avec ce dernier outil, entre 10 % et 30 % des surfaces constructibles destinées au logement dans chaque commune «seront cédées à la main publique en vue d’y réaliser des logements supplémentaires», précise le ministère.

Tatiana Salvan

Nouveaux instruments

Deux nouveaux instruments ont été mis en place par le ministère du Logement pour assurer une gestion «efficace et responsable» des montants engagés en matière de réalisation de logements subventionnés : un cahier des charges présentant des recommandations en termes d’urbanisation, d’architecture, d’économicité ainsi que des plafonds de coûts subventionnables, d’une part, et une Commission d’analyse critique des aides à la pierre (CAAP), d’autre part. Cette commission aura pour tâche de conseiller les promoteurs pour se conformer au cahier des charges mais également d’évaluer les projets de logements auxquels l’État serait susceptible de participer.