L’OGBL-SBA a organisé, mardi à midi, un piquet de protestation devant un bâtiment de la banque Edmond de Rothschild afin de demander la négociation d’un plan social.
D’ici avril 2018, 15 salariés du service informatique perdront leur emploi. La direction refuse de négocier un plan de maintien dans l’emploi ou un plan social. Le syndicat Banques et Assurances invite la direction à s’asseoir autour de la table des négociations. Présente elle aussi au piquet de protestation, l’ALEBA demande que le droit social soit respecté par la direction.
On veut la négociation d’un plan social, ça suffit! La situation des gens n’est pas claire. Elle n’est pas réglée pour les gens de l’IT», a affirmé Véronique Eischen, de l’OGBL-SBA au Quotidien. La branche banque et assurance de l’OGBL a organisé mardi à midi un piquet de protestation devant un bâtiment de la banque Edmond de Rothschild à Luxembourg, visant à dénoncer la décision prise par la direction de l’établissement financier de «contourner la législation actuelle sur les licenciements économiques».
Après l’annonce en avril 2016 du transfert du service informatique vers la Suisse (le projet Copernic), 18 salariés avaient été informés qu’ils perdraient leur emploi d’ici le mois d’avril 2018. «Aujourd’hui, 15 personnes sont encore concernées. Elles risquent de perdre leur emploi. Toute perte d’emploi en est une de trop», a martelé Véronique Eischen pendant son discours devant une centaine de personnes, dont de nombreux représentants de l’ALEBA, le premier syndicat de la place financière luxembourgeoise.
Licencier «à moindres frais»
«Nous avons essayé d’entamer un dialogue constructif», a-t-elle souligné. Mais la direction d’Edmond de Rothschild semble faire la sourde oreille. En effet, elle préfère passer par la case convention d’entreprise. Cette procédure permet de ne pas négocier un plan social avec les syndicats. Ainsi l’employeur «zappe» le dialogue social. Pour la représentante de l’OGBL-SBA, «il s’agit de se débarrasser des employés à moindres frais». Elle a également évoqué le harcèlement subi par certains employés. Quelques-uns «touchent des primes et d’autres non», a-t-elle souligné. Une manière de dénoncer les agissements de la direction qui, peu avant Noël, a «essayé d’amadouer les salariés avec quelques bonbons». «Ceci est inacceptable», dit Véronique Eischen. «Le dialogue social, pour nous, signifie autre chose», a-t-elle averti, ajoutant : «Nous ne pouvons tolérer une telle situation.» S’adressant au directeur général de la banque, Bernard Coucke, en poste depuis octobre 2016, la syndicaliste lui a clairement demandé de prendre ses responsabilités : «Vous n’avez pas le droit de les laisser tomber.» Elle l’a également invité à s’asseoir autour de la table des négociations pour obtenir un plan de maintien dans l’emploi, voire un plan social.
De son côté, l’ALEBA, par la voix de Felix Walisch, a demandé que «la direction respecte enfin le droit social. Que tous ces problèmes soient discutés au sein du comité mixte.»
«C’est lamentable»
Le syndicat de l’avenue Monterey a dit qu’il ferait tout «pour que la direction entende ce dialogue», tout en rappelant qu’un tiers des salariés de la banque, soit 200 personnes sur 600, «vit dans l’incertitude». Alessandra Giuliano, la cheffe de la coordination à l’ALEBA, a ajouté : «C’est à travers ce dialogue qu’on peut discuter du maintien dans l’emploi.» Quelques salariés ont assisté à ce piquet où flottaient les drapeaux de l’OGBL-SBA et de l’ALEBA. L’un d’entre eux nous confie : «C’est extrêmement dommage qu’on en soit arrivé là.» Il ajoute, amer : «On était une banque d’excellence. Aujourd’hui on voit avec quelle « excellence » le dossier « outsourcing » est traité. C’est lamentable.» Une autre salariée, elle aussi présente, espère que ce rassemblement fera réagir la direction. Sollicitée, cette dernière n’a pas communiqué hier sur le sujet.
Aude Forestier