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L’Irlande construit son budget en anticipant un Brexit dur


"Compte tenu de ressources disponibles limitées, la priorité du budget à venir doit être d'apporter de l'aide aux secteurs qui en ont le plus besoin", prévient Paschal Donohoe, ministre des Finances (Photo : AFP).

Le gouvernement irlandais a annoncé mercredi que son budget pour 2021 serait bâti sur l’hypothèse d’un Brexit sans accord commercial, signe du pessimisme de Dublin sur les difficiles négociations en cours entre l’Union européenne et le Royaume-Uni.

Le budget sera présenté le 13 octobre prochain, indique le gouvernement dans un communiqué, soit deux jours avant la date limite fixée par le Premier ministre britannique pour trouver un compromis avec Bruxelles.

Dublin va donc intégrer dans ses plans budgétaires un retour aux règles de l’OMC pour les échanges commerciaux avec son voisin britannique, c’est-à-dire un rétablissement des droits de douane et autres barrières administratives.

L’Irlande est l’un des pays qui a le plus à perdre d’un Brexit dur: outre les frictions sur les échanges avec son voisin, l’hypothèse d’un durcissement de la circulation des biens et personnes vers et depuis l’Irlande du Nord, région britannique, pourrait fragiliser les accords de paix du Vendredi Saint.

En outre, le budget partira du principe qu’en l’absence de vaccin contre le Covid-19, l’économie et la société devront coexister avec le virus.

Le ministère des Finances précise que la priorité sera donnée au soutien à une économie qui a été assommée par la crise sanitaire et continue à en ressentir l’impact.

En dehors de cette urgence, il entend consacrer davantage de fonds à la santé, au logement et à lutte contre le changement climatique.

24,5 milliards d’euros de mesures de soutien

« Compte tenu de ressources disponibles limitées, la priorité du budget à venir doit être d’apporter de l’aide aux secteurs qui en ont le plus besoin », prévient Paschal Donohoe, ministre des Finances.

Le gouvernement exclut en revanche toute augmentation générale des impôts, ce qui serait « contre-productif » au moment où il s’agit de relancer l’économie.

La pandémie a fait chuter le produit intérieur brut (PIB) de 6,1% au deuxième trimestre, soit la plus forte chute jamais enregistrée.

Dublin a déjà déployé des mesures de soutien pour 24,5 milliards d’euros. Il table pour 2021 sur un déficit budgétaire compris entre 4,5 et 5,5% du produit intérieur brut (PIB).

Le pays, qui a enregistré 1.787 décès en raison de la maladie, fait face à une résurgence des cas de nouveau coronavirus, ce qui a poussé le gouvernement à repousser la réouverture prévue des pubs à Dublin et à imposer de nouvelles restrictions sur les rassemblements entre foyers.

AFP