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L’Iran aurait débloqué des fonds au Luxembourg


Des sommes considérables étaient bloquées au Luxembourg par les États-Unis (photo d'archives : AFP).

Le président iranien, Hassan Rohani, a affirmé dimanche que son pays avait obtenu le déblocage au Luxembourg de fonds s’élevant à 1,6 milliard de dollars gelés à la demande de Washington.

Selon l’AFP et Paperjam, la Cour de cassation du Luxembourg aurait consacré le 2 avril une audience à l’affaire des fonds iraniens bloqués au Grand-Duché à la demande des États-Unis. Mais depuis lors, la Cour n’a rendu publique aucune décision sur ce dossier. «Notre banque centrale, notre ministère des Affaires étrangères (ont) remporté récemment une très belle victoire dans une bataille juridique», a déclaré Hassan Rohani lors d’une allocution en Conseil des ministres retransmise par la télévision d’État. Selon lui, «1,6 milliard de dollars nous appartenant étaient au Luxembourg et les Américains avaient mis la main dessus et les avaient confisqués». Après «des mois» de procédure, «nous avons réussi il y a quelques jours et avons libéré cet argent», a ajouté Hassan Rohani en se félicitant du déblocage de ces fonds alors que l’Iran traverse une «situation difficile».

Des fonds gérés par Clearstream

Ennemi des États-Unis, pays avec lequel il n’entretient pas de relations diplomatiques depuis 1980, l’Iran fait face à une double crise : économique, provoquée par le rétablissement de sanctions américaines en 2018, et sanitaire, à cause de la pandémie de Covid-19. Avec près de 4 500 décès provoqués par la maladie sur un total de plus de 71 500 cas confirmés, selon des chiffres officiels, l’Iran est de loin le pays le plus touché par la pandémie au Proche et au Moyen-Orient.
Asphyxié financièrement par les sanctions américaines, l’Iran a annoncé en mars avoir demandé au Fonds monétaire international (FMI) une ligne de crédit d’urgence pour un montant pouvant s’élever jusqu’à environ 5 milliards de dollars. Mais Washington, qui dispose d’un droit de veto au sein de cette institution, a jusqu’à présent indiqué n’avoir aucune intention d’autoriser un tel prêt, accusant Téhéran d’utiliser ses ressources pour financer «le terrorisme à l’étranger».
En mars 2017, la justice luxembourgeoise avait jugé «irrecevable» une demande de la Banque centrale iranienne de dégeler 1,6 milliard de dollars lui appartenant. Ces fonds, gérés par la chambre de compensation Clearstream, avaient été gelés en janvier 2016 à la demande des avocats de victimes des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis en vue d’une saisie au profit de leurs clients. L’Iran a toujours démenti avoir le moindre lien avec les auteurs de ces attentats, ressortissants de pays arabes, en majorité saoudiens.

LQ