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L’indexation au Luxembourg encore retardée


La baisse des prix des produits pétroliers est une aubaine pour les consommateurs, mais ralentit l'indexation des salaires. (illustration Alain Rischard)

Les prix à la consommation ont connu un ralentissement le mois dernier, principalement à cause de la chute des prix des produits pétroliers. En revanche, le taux d’inflation est en hausse de 1,1% sur un an. Le déclenchement de la tranche indiciaire n’est donc pas prévu pour tout de suite.

En variation annuelle, les prix à la consommation ont augmenté de 1,1 % cette année contre 0,8 % en 2014. Mais ces derniers ont baissé de 0,34 % entre novembre et décembre 2015. Qu’est-ce qui explique cette telle différence entre les deux derniers mois de l’année ? C’est tout simplement la forte baisse du prix du pétrole. Après s’être stabilisés en novembre, selon le Statec, «les produits dérivés de l’or noir chutent de 4,5 % en décembre». Conséquence : le passage à la pompe pour les automobilistes revient moins cher.

Des billets d’avion qui s’envolent

En comparant les données du mois de novembre, les statisticiens ont constaté une baisse du prix du diesel de 5,2 %. Elle n’est que de 3,2 % pour l’essence. Par rapport au mois de décembre 2014, les prix des produits pétroliers sont «inférieurs de 10,9 %». En ce qui concerne le mazout de chauffage, la variation atteint même les -25,4 %. En ne prenant pas en compte le carburant dans le calcul de l’inflation, les prix des biens et services connaissent une petite baisse : -0,1 %, en novembre 2015.

Les fautifs : les prix des voyages à forfait qui reculent de 5,3 % et, par la même occasion, «freinent» l’indice général. Le ralentissement est renforcé, d’après l’Institut de la statistique, par les actions de promotion sur des produits tels que «les champagnes, les spiritueux et les apéritifs». Néanmoins, en comparaison annuelle, les consommateurs doivent «débourser 2,8 % de plus» lors d’un passage en caisse pour les boissons alcoolisées.

Les progressions se situent dans deux secteurs : les transports et la nourriture. Le transport de personnes par avion, enregistre en cette fin d’année une hausse de 12,8 %. Il en est de même dans le domaine des services d’entretien et de réparation de la voiture (+0,3 %). D’après le Statec, les prix des produits alimentaires ont crû tout au long de l’année 2015. Cette hausse des prix n’est pas «un phénomène ponctuel», a-t-on assuré au Quotidien. En comparaison annuelle, les prix des produits alimentaires sont supérieurs de 2,2 %.

Le taux d’inflation sous-jacent, c’est-à-dire hors produits pétroliers, n’a pas cessé de progresser durant tout 2015. En l’espace de douze mois, il est passé des alentours de 1 % à 1,9 %. De nouvelles précisions sur la prochaine tranche indiciaire seront dévoilées le 17 février prochain. Il s’agit toutefois d’une bonne nouvelle pour la prochaine indexation des salaires, puisque, rappelons-le, le déclenchement d’un index dépend de la hausse des prix et du taux d’inflation.

Aude Forestier